Même si la stèle érigée en sa mémoire au centre-ville de Chlef (sa wilaya d'origine), vient d'être réhabilitée, la Chahida Hassiba Benbouali demeure toujours oubliée par les organisateurs des commémorations officielles des dates historiques de la Révolution algérienne. Seuls le leader du RCD, le docteur Saïd Sadi, et le chef historique de la Wilaya IV, le colonel Youcef El Khatib, sont venus se recueillir à la mémoire de cette valeureuse combattante qui avait souhaité de son vivant recevoir « un ruban vert et blanc et une rose rouge sur sa tombe ». Aucune autorité locale n'a daigné, à ce jour, y déposer une gerbe de fleurs ou organiser une cérémonie de recueillement, comme si ce lieu, hautement symbolique d'une femme courageuse, ne représente rien à leurs yeux. Pourtant, ce dernier avait vu le jour à l'occasion des cérémonies officielles de la Journée nationale du chahid, célébrées en 2000 à Chlef, et à la demande de la famille révolutionnaire. Autre sort malheureux qui s'est abattu sur Hassiba dans sa ville natale, c'est sa biographie déformée mise en relief au bas de sa statue. Selon un de ses cousins qui a pris contact hier avec notre bureau, les indications contenues dans la plaque en marbre sont en partie totalement fausses. D'après lui, Hassiba Benbouali est présentée d'une manière inexacte comme infirmière, née présumée en 1938, alors qu'elle avait bien vu le jour le 18 janvier 1938 à El Asnam où elle suivra ses études du moyen jusqu'en 1955. Elle s'installera ensuite à Alger où elle poursuivra sa scolarité dans le secondaire, avant de tomber en martyre le 8 octobre 1957. Selon la même source, le concepteur de la plaque incriminée aurait puisé ses informations d'un site Internet d'une institution officielle concernée.