A Guelma, ville d'eau par excellence, les habitants sont contraints d'investir de grosses sommes d'argent pour assurer une alimentation en eau potable en dehors des heures de distribution. Une situation qui tend vers la généralisation en ces temps où la construction des logements va crescendo. Mais l'Algérienne des eaux (ADE), supposée gérer ce secteur névralgique, dresse des bilans mitigés sans pour autant apporter des solutions pérennes pour une distribution constante des foyers. En effet, au-delà des factures, généralement salées de l'ADE, le coût réel de l'eau du robinet à Guelma est en constante hausse puisque si l'on se réfère au besoin des ménages, le stockage à domicile du précieux liquide, vaut aussi sont son pesant d'or. «Au minimum il vous faut un réservoir de 800 litres, un surpresseur 3 bars, de nouvelles conduites et raccords en tous genres, en plus de la main-d'œuvre. L'installation m'a coûté, près de 50 000 dinars. Et ce n'est pas fini !», révèle un abonné de l'ADE de Guelma. Des clients qui font partie de la majorité des ménages desservis un jour sur trois et un jour sur deux, à raison de 2 à 4 heures seulement. «Nous avons juste le temps de faire le plein du réservoir. C'est à ce rythme que nous vivons. Au rythme de la quantité de l'eau et de sa pression.», s'indignent nos interlocuteurs et de conclure : «le plus navrant dans cette histoire est que l'eau qui nous est destinée est perdue. Il n'y a qu'a voir le nombre de fuites et ruptures de canalisations sur la voie publique à Guelma pour comprendre ». De son côté, l'ADE de Guelma se targue, dans son dernier rapport du mois d'août 2016, de distribuer 38 000 mètres cubes d'eau/jour pour les quelques 164 325 habitants du chef-lieu. Une eau mobilisée à 80 % du barrage de Bouhamdane et 20 % des aquifères de la plaine de Guelma, où seulement 10% de cette même population «toujours la même !» a de l'eau 24h/24. Comble de l'ironie, à Hammam Debagh, commune où est implantée la station de traitement des eaux du barrage Bouhamdane, situé lui aussi à quelques encablures à l'ouest de cette commune, n'alimente les populations qu'un jour sur deux pour une durée de 3 heures. Inexorablement, la gestion de l'eau bat de l'aile à Guelma. Et e qu n'amélore pas l'image, c'est que les responsables du secteur avouent que «sur la totalité des eaux mobilisées et destinées à l'AEP, 40% partent en déperdition sur un réseau dont la vétusté est prouvée». Un réseau qui atteint à ce jour 228 kilomètres pour le chef-lieu de wilaya «mais qui est dans un état de dégradation avancée».