Les étudiants de l'ENRCBC ont bénéficié d'un stage afin de mettre en pratique les cours théoriques relatifs à la restauration des biens culturels. Vendredi dernier, les meilleurs étudiants des trois promotions de l'Ecole nationale de restauration et de conservation des biens culturels (ENRCBC) d'Alger ont achevé leur stage pratique d'une durée de 10 jours au musée de Cherchell. Les étudiants, majors de promotion, étaient encadrés par deux professeurs associés à l'ENRCBC, Ferdi Sabah et Hamza Mohamed Chérif, du côté algérien, ainsi que par deux restaurateurs européens, l'Italien Roberto, et l'Allemand, Johannes Walz, qui travaillent pour le compte de l'Institut allemand d'archéologie (Deutch Archelogie Institut). Le musée de Cherchell est en plein travaux de restauration. L'idée de la nouvelle directrice du Musée national de Cherchell a été géniale. Ses démarches ont abouti. Le groupe d'étudiants de l'ENRCBC avait ainsi bénéficié d'un stage, afin de mettre en pratique les cours théoriques relatifs à la restauration des biens culturels. Ce fut une aubaine pour ces jeunes issus des wilayas d'Alger et de Tizi Ouzou. «Ces étudiantes et étudiants de notre école ont appris à manipuler les outils et les produits utilisés dans la conservation et la restauration des biens culturels, ils ont pu intervenir sur les sculptures en notre présence. Nous les avons orientés et expliqué la signification de la restauration de ces objets», déclare Ferdi Sabah. La durée du stage pratique est considérée comme courte. L'ENRCBC a pris en charge la restauration et le transport de ses étudiants. La direction de l'enseignement et de la formation professionnelle a contribué à la réussite du stage en offrant aux étudiants l'hébergement au CFPA de Cherchell. Une convention sera signée entre l'ENRCBC et la DEFP de Tipasa, pour permettre aux futurs étudiants stagiaires en restauration et conservation des biens culturels de poursuivre leur stage pratique dans la wilaya de Tipasa. L'Italien Roberto est le chef restaurateur au Musée national de Cherchell. Il effectue des campagnes en Algérie depuis 2011. «Je montre comment restaurer, mais j'explique aussi la mécanique statique des objets, comment les mettre sur les socles. Enfin, je veux expliquer aux étudiants toutes les problématiques structurelles des objets et leur faire comprendre mes interventions dans les volets esthétiques des objets, en matière de nettoyage et d'intégration, dommage, le stage est court pour les étudiants. D'ailleurs, je les trouve très intéressants dans leurs travaux», conclut Roberto. Les étudiants, sous leur blouse blanche, formaient une grappe humaine autour d'une pièce en marbre, en train de mesurer les angles avec leurs outils. «Il s'agit de l'apprentissage du côté pratique des leçons apprises à l'école. Nous leur apprenons les nouvelles techniques de restauration de la statuaire, le Musée national de Cherchell en cours de travaux s'avère un excellent chantier à nos étudiants afin qu'ils assimilent sur le terrain les cours théoriques appris à l'Ecole nationale», ajoute l'enseignant Hamza Mohamed Chérif. L'Allemand Johannes Walz travaille en Algérie pour le compte de la DAI. C'est un expert qui a beaucoup travaillé dans les sites antiques d'Egypte. C'est un restaurateur reconnu dans la restauration des sculptures. «Je trouve les étudiants algériens concentrés sur leur travail et veulant apprendre encore. Je suis en Algérie depuis deux semaines seulement, c'est très court et nous essayons d'avancer dans notre travail, j'aime bien travailler avec ce groupe d'étudiants», conclut l'expert allemand. L'initiative louable de la nouvelle directrice du musée de Cherchell n'a pas été vaine. Elle est arrivée à secouer le cocotier, pour faire bénéficier les étudiants de l'ENRCBC des connaissances sur le terrain et les armer beaucoup plus pour mieux affronter leurs missions futures au niveau des sites culturels algériens.