Pour sa troisième session criminelle ordinaire de l'année judiciaire 2015/2016, quatre-vingts affaires sont inscrites au rôle du tribunal criminel près la cour de Ghardaïa, qui doit siéger du 23 octobre au 21 décembre 2016. Pas moins de 193 accusés, présumés criminels et délinquants, sont impliqués dans les 80 affaires à juger. Parmi les neuf femmes qui se présenteront au box pour être jugées, une est accusée de complicité dans une affaire de meurtre, une autre de recel d'objets volés, deux dans des affaires de mœurs, deux autres dans deux affaires différentes de complicité active de confection de faux documents officiels, et les trois dernières sont impliquées dans une même affaire et accusées d'usage de faux documents administratifs touchant à une grave affaire de dilapidation de foncier. Les autres affaires inscrites au rôle de cette session sont essentiellement relatives aux délits de meurtre avec préméditation, de viol et de viol sur mineur avec violence, d'attentat à la pudeur, de vol qualifié avec violence, d'homicide volontaire avec préméditation et guet-apens. D'autres affaires liées au délit d'association de malfaiteurs, d'incendie volontaire suivi de vol, de faux et usage de faux de documents administratifs, de confection et usage de cachets humides officiels d'administrations publiques, de confection et usage de faux documents officiels, ainsi que de violence et agression ayant engendré un handicap permanent font aussi, malheureusement, partie du lot des crimes et délits inscrits au rôle de cette session. Encore une fois, malheureusement, il y a lieu de noter que la diversité des délits et le nombre sans cesse croissant d'affaires enrôlées renseignent on ne peut mieux de l'inquiétante et gravissime ascension de la criminalité, sous toutes ses formes, qui a tendance à se propager sournoisement à toutes les couches de la société, et ce, malgré tous les efforts déployés par les services compétents en la matière. Une étude exhaustive et approfondie des causes inhérentes à cette fulgurante propagation de la criminalité par des structures spécialisées et habilitées en la matière est plus que primordiale, et ce, afin de prendre les mesures idoines, rationnelles et, surtout, draconiennes, à l'effet d'inverser la tendance. Nonobstant le fait que Ghardaïa soit devenue le lieu de transit obligé de tous les trafics, en ce que cela suppose comme immigration clandestine, contrebande de papiers, de drogue, de cigarettes et même d'armes, il n'en demeure pas moins que le phénomène de la criminalité au sud du pays a pris ces dix dernières années des proportions telles que tous les voyants sont au rouge. La paupérisation de la population et son corollaire, la baisse vertigineuse du pouvoir d'achat, conjuguées à un taux de chômage des plus élevés du pays, n'est certainement pas étrangère à cette gangrène criminelle. La situation socioéconomique de larges pans de la population de ces régions se dégrade chaque jour un peu plus, sans qu'aucune perspective d'amélioration pointe concrètement à l'horizon. Les ingrédients étant réunis et les voyants au rouge, les pouvoirs publics sont plus que jamais interpellés avant l'imminente explosion sociale. La sonnette d'alarme est tirée.