Il s'agit des formations constituant la coalition présidentielle. Les rivalités internes et celles qui les opposent se cristallisent autour des appétits des uns et des autres de leurs candidats, fêlant au passage l'image d'ordre et de discipline qu'ils veulent renvoyer d'eux. L'insoumission est cependant là avec le spectre d'un scénario qui s'est déjà déroulé en 2001 et en 2003 à la faveur des précédentes sénatoriales. On se rappelle, en effet, que cela s'est produit la première fois alors que le RND disposant d'une majorité d'élus s'était fait rafler la mise par le FLN, puis la seconde fois lorsque le RND, amoindri électoralement, avait pris sa revanche sur un FLN alors majoritaire. La chose s'est réalisée également à chaque fois avec des défections d'élus du MSP, un parti pourtant réputé par la discipline de ses militants. Et dans un cas comme dans l'autre, des histoires d'argent ont circulé non sans raison autour du monnayage des voix. Pour l'échéance prochaine, les choses semblent se présenter de la même façon avec un MSP jouant les outsiders, un FLN toujours majoritaire, mais toujours aussi divisé, et un RND qui affiche la sérénité. Il l'affiche tant et si bien qu'il ne s'est pas privé de mettre dans la balance, à travers un communiqué, le ralliement de 31 élus dont un député et trois membres de l'APW. Par ailleurs, le candidat RND à la candidature est connu d'avance, s'agissant du SG du bureau de wilaya sur lequel le consensus s'est fait même si l'on tient à affirmer qu'il y aura une primaire. Côté FLN, ce qui complique l'affaire, c'est l'élection préalable de la mouhafadha, une élection reportée par Saïd Bouhadja venu la superviser pour une raison qui n'a pas convaincue grand monde, à savoir la régularisation de la situation organique des membres de l'assemblée générale. Pour d'aucuns, le scénario projeté autour de la configuration de la mouhafadha ne risquait pas de se réaliser. Le renouvellement des kasmas ne s'était pas fait sans mal puisqu'en trois sur les 28, il y a eu un clash. En la plus importante, celle de Témouchent, il y a eu élimination de deux élus pour cause d'un vice de forme dont la réalité ne fait pas l'unanimité, puisque le système de cooptation oblige chacun de placer ses soutiens. De la sorte au FLN, les regards sont majoritairement moins braqués sur les sénatoriales que sur les autres échéances qu'auront à gérer ceux qui seront placés à la mouhafadha. Ainsi, autour de sa constitution comme des sénatoriales, trois groupes s'affrontent, les uns et les autres soutenant et leurs candidats au secrétariat de la mouhafadha et à la sénatoriale. Dans le premier, le P/APW est proposé aux deux postes. Dans le second, c'est le député qui l'est pour la mouhafadha et le vice-président de l'APW pour la sénatoriale. Quant au troisième groupe, il réclame le changement en s'abstenant de désigner ses candidats de façon à sauvegarder leurs chances au moment opportun. C'est en tous points les mêmes forces et les mêmes hommes qui se sont opposés lors des affrontements autour du « redressement » et de la fidélité à Benflis, à la différence que les lignes de démarcation ne sont plus les mêmes. Côté MSP, d'aucuns sont au courant de l'ambition d'un ancien député qui a fait état autour de lui de sa candidature à la sénatoriale. Interrogé, il nous a fait une réponse normande n'excluant pas sa candidature. Quant au responsable de wilaya du parti, lui, répète à qui veut le croire qu'il y a 26 élus MSP dont 23 ont plus de 40 ans, donc qu'il existe 23 potentiels candidats. Il va même en précisant qu'il est possible que localement il soit fait alliance avec un autre parti autour d'un nom autre que celui d'un militant MSP. Difficile à croire d'autant que l'achat des voix en monnaie sonnante et trébuchante ou contre services rendus va encore une fois fausser les calculs.