Selon son porte-parole, les partis politiques sont incapables de mener la bataille électorale. La non-participation des leaders politiques fait réagir les partisans du projet présidentiel. L'ancien parti unique a tiré à boulets rouges sur les formations qui boudent l'élection d'avril. «Ils sont incapables de mener la bataille électorale», a déclaré le porte-parole du parti, Saïd Bouhadja. Irrité par le vide de la scène politique, M.Bouhadja a tancé les partis non candidats à la course pour El Mouradia. Selon lui, les arguments avancés par certaines formations ne tiennent pas la route. «Ils n'ont aucune justification valable pour ne pas participer à l'élection», a-t-il précisé en faisant allusion au camp de l'opposition, en particulier la formation de Saïd Sadi. Preuve en est, dit-il, l'Etat a assuré toutes les conditions nécessaires pour garantir un bon déroulement du scrutin présidentiel. La loi électorale, les observateurs internationaux et la commission indépendante pour le contrôle des élections, sont des mécanismes qui permettent de contrôler les urnes. Pourquoi ce boycott? s'interroge le responsable du FLN, avant d'ajouter: «il n'y a pas trente-six mille explications». En dehors des problèmes internes, pour M.Bouhadja ce boycott s'explique par la crainte d'un échec cuisant. «Ils ont perdu le terrain et ils ne veulent pas admettre leur échec», estime le porte-parole du FLN. En boudant le scrutin d'avril, poursuit-il, les partis confirment qu'ils n'ont pas la capacité ni la force pour drainer un électorat consistant. En termes plus clairs, M.Bouhadja a déclaré: «Ces partis ont été lâchés par leurs militants.» La réaction de la première force politique sur l'échiquier national cache tant bien que mal une déception profonde quant au peu d'intérêt que suscite la joute présidentielle. Le retrait de Saïd Sadi et la non-participation du cheikh Djaballah, deux grandes figures de la scène politique nationale, ont chamboulé à tout le moins les calculs des uns et des autres. Les partis de la coalition qui ont promis de garantir une élection ouverte, se retrouvent (presque) seuls sur le terrain du jeu avec des sanafirs. L'absence des «poids lourds» risque de vider de sa substance le prochain scrutin. Cette crainte a d'ailleurs poussé le secrétaire général de l'instance exécutive du FLN, Abdelaziz Belkhadem, à prendre les devants en invitant indirectement les leaders politiques à se présenter à la présidentielle. Lors de son passage récemment à l'émission En toute franchise, diffusée sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, M.Belkhadem a souhaité la présence de grosses pointures à l'élection. «Nous souhaitons qu'il y ait de bonnes candidatures», a-t-il déclaré. Et de renchérir: «Oui, je souhaite que des responsables qui ont un ancrage politique soient candidats à l'élection présidentielle», persiste M.Belkhadem. Loin de porter atteinte aux candidats en lice, M.Belkhadem a expliqué que la participation de grandes figures politiques permettra un débat contradictoire et donnera plus de poids et de crédibilité à l'élection. «Il faut qu'il y ait un débat d'idées et des programmes politiques différents», a-t-il insisté tout en rappelant qu'«il s'agit d'élection présidentielle». En plus du spectre de l'abstention, l'indifférence qui entoure la compétition angoisse les partis de la coalition. Par ailleurs et en prévision du rendez-vous présidentiel, le FLN organise une série de rencontre avec ses élus. Hier, le secrétaire général du FLN a réuni les élus de cinq wilayas. Il s'agit de Blida, Tamanrasset, Tizi Ouzou, Biskra, Béchar et Alger. Objet: transmettre les directives à suivre lors de la campagne du prochain rendez-vous électoral pour la présidentielle.