Les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) semblent loin d'un compromis susceptible de mettre en application l'accord conclu le mois dernier à Alger. Réunis vendredi à Vienne pour des discussions techniques, les experts de l'Organisation n'ont pas pu s'entendre sur les modalités d'application de leur accord de réduction de la production, en raison de désaccords concernant les niveaux de production de l'Iran, rapporte l'agence Reuters. Le comité technique de haut niveau se rencontrera à nouveau, à Vienne, le 25 novembre prochain, avant la prochaine réunion des ministres de l'Opep, prévu le 30 du même mois, afin de «finaliser les quotas individuels», a indiqué une source de l'Organisation. Hier, le comité d'experts devait rencontrer des représentants de pays producteurs de pétrole n'appartenant pas à l'Opep, afin de les rallier à son accord. Les pays de l'Opep, faut-il rappeler, sont parvenus, le 28 septembre à Alger, à un accord de principe sur une réduction — la première depuis 2008 — de la production pétrolière, censée revenir entre 32,5 et 33 millions de barils par jour (mbj). Cependant, l'Irak, deuxième plus gros producteur de l'Opep, a demandé à être dispensé des restrictions en raison de la guerre en cours contre l'organisation Etat islamique. L'Iran, la Libye et le Nigeria souhaitent aussi bénéficier d'une exemption en raison des répercussions sur leurs productions de conflits et de sanctions, selon des sources de l'Opep. De leur côté, l'Arabie Saoudite et ses alliés du Golfe ont déclaré qu'ils étaient disposés à réduire la production de 4%. Les ministres de l'Energie des pays du Golfe en auraient informé leur homologue russe cette semaine, d'après une source proche l'ayant confié à Reuters, jeudi. Le rapport suggère que, compte tenu de la réticence des pays susmentionnés à participer à la réduction de la production, l'Arabie Saoudite devra décider si elle est disposée à faire davantage de sacrifices afin de clore le marché. De plus, après la rencontre du ministre vénézuélien de l'Energie, Eulogio Del Pino, et son homologue russe, Alexander Novak, mardi dernier pour discuter de la progression du gel de la production, le ministre russe avait déclaré, dans un communiqué, que les parties ont discuté de la participation des pays de l'OPEP et des pays non membres au gel de la production, tandis que plusieurs version de l'accord sont en cours d'élaboration. La déclaration survient après que Novosti Monday ait cité «une source issue de l'Organisation» disant que «l'accord serait prêt à 90%». La source aurait également indiqué qu'il n'y aurait «pas de désaccord majeur» entre les pays membres au sujet du marché. Dans tous les cas, le secrétaire général de l'OPEP, Mohamed Barkindo, s'est également montré optimiste face à la perspective d'un accord. Sur les marchés, les cours du pétrole ont nettement baissé vendredi, souffrant de cette incertitude sur l'accord de réduction de la production. A Londres, le cours du baril de brent de la mer du Nord a reculé de 76 cents à 49,71 dollars sur le contrat pour décembre sur l'InterContinental Exchange (ICE). Le prix du light sweet crude a perdu 1,02 dollar à 48,70 dollars au New York Mercantile Exchange (Nymex).