L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a entamé, hier, une réunion technique de deux jours, dans l'objectif de préciser les détails d'un éventuel arrangement entre producteurs pour limiter l'offre sur le marché pétrolier. Cette réunion est le résultat d'une décision prise par l'Opep en marge du Forum international de l'énergie, tenu le 28 septembre à Alger, afin de plafonner la production à un niveau compris entre 32,5 et 33 millions de barils par jour, dans un contexte marqué par une chute des prix du brut. La réunion du comité technique à Vienne devait permettre, à son issu, d'identifier le volume de production de chacun des membres de l'Opep, tout en discutant de la participation des pays non membres durant la journée d'aujourd'hui. L'Opep avait invité 12 pays non membres, y compris la Russie, l'Azerbaïdjan, le Kazakhstan et le Mexique. L'Irak, le second plus grand producteur de l'Opep après l'Arabie Saoudite, a insisté le week-end dernier sur son exemption de l'accord d'Alger, en raison de son besoin des revenus générés par le pétrole. L'Irak ajoute que son cas est similaire à celui du Nigeria et de la Libye, deux pays ayant été exemptés de l'accord en raison des violences ayant causé des ravages au sein de leurs industries pétrolières. De leur côté, l'Arabie Saoudite et ses alliés du Golfe avaient déclaré qu'ils étaient disposés à réduire la production de 4%. Les ministres de l'Energie des pays du Golfe en auraient informé leur contrepartie russe cette semaine, d'après une source proche l'ayant confié à Reuters, jeudi. Le rapport suggère que compte tenu de la réticence des pays sus-mentionnés à participer à la réduction de la production, l'Arabie Saoudite devra décider si elle est disposée à faire davantage de sacrifices afin de clore le marché. De plus, après la rencontre entre le ministre de l'Energie vénézuélien Eulogio Del Pino et son homologue russe, Alexander Novak, mardi dernier pour discuter de la progression du gel de la production, ce dernier a déclaré dans un communiqué que les parties ont discuté de la participation des pays de l'OPEP et des pays non membres au gel de la production, tandis que plusieurs versions de l'accord sont en cours d'élaboration. La déclaration survient après que Novosti Monday ait cité «une source issue de l'organisation» disant que «l'accord serait prêt à 90 %». La source aurait également indiqué qu'il n'y aurait «pas de désaccord majeur» entre les pays membres au sujet du marché. Dans tous les cas, le secrétaire général de l'OPEP, Mohamed Barkindo, s'est également montré optimiste face à la perspective d'un accord. Sur les marchés, en tout cas, les investisseurs doutent de plus en plus de la capacité de l'organisation à imposer une baisse de la production à chacun de ses membres. Leurs hésitations se reflètent sur les cours du brut qui jouent au yoyo depuis plusieurs jours. Hier, le baril de WTI évoluait à la baisse (-0,42%), sous les 50 dollars, tandis que celui du Brent reculait de 0,24% à 50,35 dollars. «La réunion de l'Opep du 30 novembre semble soudain une perspective bien lointaine», soulignent des observateurs.