Une nouvelle réunion technique de haut niveau doit se tenir le 25 novembre à Vienne alors que les prix du pétrole se sont enfoncés sous la barre des 50 dollars. L'heure n'est plus aux palabres. Il faut passer à l'action. «La procédure de rétablissement a pris trop de temps et nous ne pouvons prendre le risque de retarder l'ajustement plus longtemps» a déclaré hier Mohamed Barkindo, secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole lors de la réunion technique qui a regroupé, hier, les pays membres de l'Opep: la Russie, le Sultanat d'Oman, la Bolivie et l'Azerbaïdjan à Vienne. Le front s'élargit. Tout le monde est d'accord. «Il y a un besoin pressant et urgent d'accélérer le rééquilibrage», avait souligné le ministre russe de l'Energie, Alexander Novak, lors d'une récente visite à Vienne. «Nous allons discuter des positions connues des pays, d'abord pour tous les pays de l'Opep... Certaines mesures doivent être prises pour stabiliser le marché» a déclaré hier à la presse le ministre azerbaidjanais de l'Energie, Natig Aliyev. Il est donc temps d'agir. Et vite. La situation s'est détériorée. On efface tout et on recommence. Les gains engrangés après la décision historique du sommet de l'Opep qui s'est tenu le 28 septembre dernier à Alger en marge du 15ème Forum international de l'énergie se sont évaporés. En l'absence de signal fort de la réunion de deux jours (28 et 29 octobre) qui a regroupé les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et la Russie à Vienne, les cours de l'or noir se sont enfoncés sous la barre des 50 dollars. Vendredi vers 17h00, heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 49,99 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 48 cents par rapport à la clôture de jeudi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance reculait de 46 cents pour terminer la semaine à 49,26 dollars. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole n'est vraisemblablement pas arrivée à donner plus de visibilité à l'accord d'Alger. 750.000 barils par jour doivent être retranchés du marché pour tenter d'éponger le surplus d'or noir qui a provoqué la dégringolade des prix. Elle bute apparemment sur la répartition des quotas et de leur mise en oeuvre. Le pessimisme reprend le dessus. Les experts croient de moins en moins à une mesure vigoureuse qui provoquerait l'électrochoc tant attendu pour redonner un peu plus d'énergie aux prix du pétrole. «On a eu quelques nouvelles de l'Opep et les choses semblent toujours très compliquées. On dirait qu'un accord sur une sorte de gel ou de réduction de la production a peu de chances d'arriver», a indiqué Oliver Sloup de iiTrader.com. «Même si cet accord doit être finalisé ultérieurement, les représentants des pays producteurs recherchent toujours la formule magique qui pourra obtenir l'approbation des gouvernements à temps pour le sommet prévu le 30 novembre», renchérissait Tim Evans de Citi par le biais d'une note. «Désormais, les investisseurs craignent que l'accord soit tellement édulcoré qu'il devienne inefficace», a estimé pour sa part Bob Yawger de Mizuho Securities USA. Il n'a pas exclu un échec pur et simple des négociations. Les échos qui parviennent de la capitale autrichienne accréditent cette thèse. «Les experts de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) réunis à Vienne vendredi (28 octobre 2016, Ndlr) n'ont pas pu s'entendre sur les modalités d'application de leur accord de réduction de la production, en raison de désaccords concernant les niveaux de production de l'Iran», révélait une source proche de l'organisation citée par Reuters. La déclaration du SG de l'Opep tombe donc à point pour lever certaines incertitudes. Les experts du second groupe bancaire allemand ne doutent d'ailleurs plus de la concrétisation de l'accord d'Alger. «L'Arabie saoudite et ses alliés régionaux dans la Golfe seraient prêts à réduire leur production de 4%», assurent les analystes de Commerzbank. «Cela correspondrait (au total) à une baisse de 680.000 barils par jour pour l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Koweït et le Qatar», ont-ils précisé. Une information que ne doit pas, en principe, ignorer le marché. On sera fixé demain...