La réception de la totalité du projet d'assainissement et d'aménagement d'Oued El Harrach aura lieu fin 2017, a annoncé le chef de projet, Djamel Taib, qualifiant la cadence des travaux, ayant atteint 75%, de «très appréciable». «Le taux d'avancement du projet s'étendant sur une longueur de 18,2 km dans la wilaya d'Alger a atteint actuellement 75 %». Après l'aménagement et la réception de trois tronçons, les Sablettes (rive droite), les trois piscines se trouvant dans la rive gauche et la prise d'eau transformés en espaces de loisirs, le responsable du projet a annoncé notamment la réception prochaine du quatrième tronçon situé à Bentalha, lequel sera aménagé en espace de détente pour le grand bonheur des citadins habitants aux alentours. «Grâce à ces travaux d'assainissement et d'aménagement de l'oued El Harrach, des espaces ont été dégagés et aménagés de manière écologiques, à l'image des embouchures de Bentalha et de la prise d'eau (7 hectares) pour permettre à la population d'avoir des espaces pour se promener et faire du sport au milieu de la verdure», a-t-il ajouté. «L'espace de loisirs de Bentalha s'étendant sur une longueur de 2 km a été totalement aménagé pour recevoir les visiteurs. Doté d'espaces verts et de détente en plus de trois stades de football en gazon naturel, cet espace a séduit par sa particularité les riverains qui l'ont déjà adopté», a-t-il relevé. Le responsable a relevé, notamment, que le souci majeur dans l'aménagement de cet oued était de «prémunir la population des risques des inondations», soulignant que cet objectif a été «pratiquement atteint». Il a annoncé dans le même sillage que l'opération d'expropriation de nombre de biens, de construction et d'unités industrielles est en cours d'exécution afin de récupérer les terrains visés par le projet tout en indemnisant les propriétaires. «La première tranche de cette opération concerne la zone d'El Mohammadia dont les surfaces visées ont été récupérées et les propriétaires des unités industrielles indemnisés», a-t-il assuré, ajoutant qu' «une opération similaire est en train de se faire au niveau du centre ville d'El Harrach». Il a rappelé que l'opération d'aménagement de l'oued El Harrach a entraîné des actions sociales à travers le relogement de plus de 6000 familles des bidonvilles construits sur ses rives, à l'image de celui d'El Ramli, réputé pour être le plus grand bidonville de la wilaya d'Alger. Il a fait remarquer que «cette opération de grande envergure a permis la récupération de terrains qui ont été transformés en espaces écologiques». Actions pour transformer l'oued El Harrach en oued navigable. Le responsable du projet a assuré que l'oued sera doté d'une partie navigable pour les petites embarcations sans moteur s'étendant sur une longueur de 6 km à partir de l'embouchure des Sablettes. «Afin de réaliser cette prouesse, il faut en premier lieu procéder à une vaste opération de dragage (ultime opération de ce projet) permettant l'écoulement d'une eau de bonne qualité et l'entrée de l'eau de mer sur le tronçon navigable facilitant ainsi une circulation normale de l'eau de mer avec l'eau de l'oued et l'enlèvement de tous les sédiments», a souligné M. Taib. Le dragage, ultime opération de ce grand projet sera effectué à la fin de tous les travaux d'aménagement hydraulique et va permettre le nettoyage de 2,6 millions de mètres cubes de produits de dragage, a-t-il assuré, relevant que ce sont ces produits-là qui provoquent les mauvaises odeurs de l'oued. «Après la fin de l'opération de dragage l'odeur nauséabonde de l'oued sera totalement éliminée», a-t-il encore assuré. Il a rappelé, dans le même cadre, que plusieurs actions ont été menées pour l'assainissement de l'oued El Harrach, qui était le «réceptacle» de toutes sortes de déchets, y compris les déchets solides et les rejets industriels. Une première opération appelée «opération jasmin» a été menée avec l'introduction d'un gel désodorisant pour atténuer l'odeur nauséabonde au niveau de l'embouchure de l'oued, selon le responsable. Un travail de fond a été entamé parallèlement, par la prise en charge de tous les rejets domestiques par une station d'épuration à Baraki pour améliorer sensiblement la qualité de l'eau dans l'oued, a-t-il indiqué en annonçant que la wilaya d'Alger a aussi «pris sur ses épaules» la problématique des rejets industriels, tout en sensibilisant les entreprises afin qu'elles se munissent de stations d'épuration et traitent leurs rejets industriels avant de les jeter dans l'oued. «Certaines unités industrielles ont reçu des mises en demeure afin qu'elles se conforment à la réglementation en vigueur et prennent en charge les rejets liquides en les pré-traitant avant leur envoi soit sur le réseau public ou au niveau de l'oued», a souligné M. Taib. Investissement à El Harrach : déjà des manifestation d'intérêt. Les différents aménagements réalisés entraîneront forcement un grand intérêt de la part des investisseurs, a assuré le responsable, soulignant que «tout investissement doit impérativement respecter la nature écologique de ces espaces». Avant même son achèvement, l'oued El Harrach suscite d'ores et déjà un intérêt particulier de plusieurs investisseurs, qui ont manifesté leur désir d'investir dans ces espaces, a-t-il assuré, estimant que «cet oued deviendra certainement un pôle d'attraction et de loisirs et surtout un pôle économique d'exception». «Ces investissements seront pris en charge par la wilaya d'Alger, en partenariat avec les investisseurs, dont nombre d'entre eux se sont déjà manifestés avant même la fin de ce projet», a-t -il assuré. Tout en rappelant que l'oued El Harrach s'étend sur une longueur totale de 67 km, dont une partie dans la wilaya d'Alger (18,2 km), il a indiqué que «le reste de son parcours s'étend sur les wilayas de Blida et de Médéa». «Des études sont en cours de réalisation par le ministère des Ressources en eau pour l'aménagement d'un petit tronçon de l'oued El Harrach au niveau de la wilaya de Blida», a-t-il annoncé. Il a rappelé que «les travaux d'assainissement et d'aménagement de l'oued El Harrach avaient débuté le 3 juin 2012 et confiés au groupement d'entreprises Cosider-Daewoo pour un coût de 38 milliards de dinars, affirmant que le projet se déroule normalement selon le planning établi et les financements mis en place». «Tous les grands problèmes de bidonvilles, d'expropriation et de nettoiement de tous les déchets sont derrière nous», a-t-il assuré, relevant que la «fameuse légende de l'oued El Harrach, jadis un espace répugnant, est en train d'être inversée».