Trois jours après l'entrée en vigueur de l'Accord de Paris, la COP22 s'est officiellement ouverte, hier à Marrakech, en présence de 15 000 participants entre négociateurs, élus, scientifiques, représentants d'ONG et d'entreprises. Les chefs d'Etat ne seront présents que le 15 novembre, à l'avant-veille de la clôture de cette rencontre planétaire, pour approuver ou pas les éventuelles démarches qui en résulteront. Le principal objectif de cette rencontre n'est pas de débattre de la question environnementale, déjà critique et débattue plusieurs fois dans les différentes conférences des parties précédentes, mais d'établir le mode d'emploi de l'Accord de Paris pour éviter la catastrophe humaine. Concrètement, cette rencontre devrait aboutir à une feuille de route explicite sur les actions à mener dès la fin des travaux et répondre à plusieurs questions, notamment celle relatives au suivi des émissions de gaz à effet de serre de chaque pays, la garantie du financement des politiques climatiques des pays du Sud promis par le Nord, et les critères de «compensation» des pays pauvres touchés par les impacts climatiques, la sécheresse, les inondations et autres tempêtes. De cette conférence onusienne qui se tient en Afrique, la majorité des pays africains espèrent faire une véritable COP africaine et décrocher les aides financières et le transfert de savoir indispensables pour que ce continent le plus vulnérable au réchauffement climatique puissent dépasser ce cap et avoir la capacité de s'adapter d'ici 2020, date de l'application de l'Accord de Paris. D'après Ségolène Royal, présidente de la COP21 de Paris, cette nouvelle édition de la conférence des parties COP doit absolument être mise au profit des populations vulnérables, notamment en Afrique où quelque 700 millions d'Africains sont exclus de l'accès à l'électricité. L'accès à l'énergie, un des défis que doit relever le continent noir, est au menu de la rencontre de Marrakech où Ségolène Royal a demandé, dans son allocution d'ouverture, d'engager concrètement les 10 milliards de dollars promis aux pays africains à la COP21, dans le cadre de l'Initiative africaine pour les énergies renouvelables. Le sommet des chefs d'Etat du continent aura lieu le 16 novembre, pendant la COP22. Cet événement planétaire se déroule, faut-il le rappeler, au moment où Donald Trump et Hillary Clinton se disputent avec d'autres candidats la place de Barack Obama à la Maison-Blanche. Au moment où le républicain Donald Trump assure qu'il s'attaquera à l'Accord de Paris s'il est élu, la responsable climat de l'ONU témoigne son vif intérêt de travailler avec le prochain président américain. Les Etats-Unis, deuxième émetteur mondial de gaz à effet de serre, principale source du réchauffement, sont considérés comme l'un des partenaires les plus importants en matière de l'application des différents accords sur le climat. Leur participation à cet accord est cruciale. Pour rappel, les Etats-Unis et la Chine, deux principaux émetteurs de gaz à effet de serre, ont ratifié l'Accord de Paris en septembre dernier.