Au début du mois de septembre dernier, l'initiative algérienne portant lutte contre les changements climatiques, présentée à Bonn lors de la réunion du Comité préparatoire de la Conférence de Paris de décembre prochain, a été saluée par plusieurs participants comme un "acte important" d'engagement en faveur d'un régime climatique universel. La contribution de l'Algérie, préparée à travers une large concertation nationale avec la participation de la société civile et des organisations patronales, est inspirée du "souci de permettre à notre pays de poursuivre son effort de développement en s'appuyant sur un mix énergétique non polluant porté par le gaz naturel et intégrant son grand potentiel en énergies renouvelables. Et pas plus tard que vendredi dernier, le ministre des Ressources en eau et de l'environnement, Abdelouahab Nouri, a déclaré que l'Algérie veut un soutien financier et technologique de la communaut é internationale pour concrétiser son programme de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de lutte contre le réchauffement climatique. "L'Algérie s'est engagée en matière de lutte contre le réchauffement climatique et est prête à réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais elle attend le soutien de la communauté internationale sur les plans financier et de transfert de technologie et de savoir-faire", a déclaré le ministre à la presse à l'issue de sa réunion avec la ministre française de l'Ecologie, du développement durable et de l'énergie, Ségolène Royal. A noter au passage que Mme Royal est à Alger depuis vendredi dernier pour une visite de deux jours qu'elle effectue dans le cadre de la préparation de la Conférence internationale sur le réchauffement climatique (COP 21) prévue à Paris en décembre prochain. Enumérant les engagements de l'Algérie en matière de lutte contre le réchauffement climatique et son impact, le ministre indique qu'il s'agit principalement de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans une fourchette allant de 7 à 22%, avant de relever que l'Algérie s'était engagée pour réaliser cet objectif. Le deuxième engagement, a-t-il poursuivi, consiste à réduire la consommation de l'énergie électrique à hauteur de 9% et à augmenter la part des énergies renouvelables dans la production de l'électricit é à hauteur de 27% à l'horizon 2030. M. Nouri a également rappel é le programme de reconversion de plus d'un (1) million de véhicules légers au gaz de pétrole liquéfié carburant (GPLc) et de plus de 20.000 bus au gaz naturel comprimé (GNC) ainsi que le programme de logements à haute efficacité énergétique. MME ROYAL : LA FRANCE A BESOIN DE L'ALGERIE De son côté, Mme Royal a affirmé que "la France a besoin de l'Algérie qui a publié son engagement international dès le mois de septembre pour réussir cette conférence". Elle s'est dite "optimiste" quant au déroulement de la COP 21 qui devrait regrouper les Chefs d'Etat de plus de 190 pays, afin de sortir avec des solutions qui devront permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre et la pollution et de changer le mode de développement. "Je suis optimiste car je vois que les choses bougent et s'accélèrent mais il reste encore beaucoup de travail", a-t-elle relevé. Il est important de rappeler qu'au début du mois de septembre dernier, les représentants de 57 pays se sont retrouvés à Paris pour deux jours de consultations informelles destinées à accélérer le rythme des négociations en vue d'un accord contre le réchauffement mondial, espéré en décembre. "Il nous reste moins de trois mois avant le début de la COP" (la conférence de Paris sur le climat, censée aboutir à un accord mondial contre le dérèglement climatique), avait alors déclaré le ministre français des Affaires étrangè- res Laurent Fabius, en ouvrant la réunion. " Nous devons tirer le maximum de ces deux jours de consultation", a-t-il dit, appelant à "des échanges constructifs tournés vers la recherche de compromis". Cinquante-sept pays, notamment les principaux émetteurs de gaz à effet de serre, ont répondu à l'invitation de la France, futur hôte de la COP, pour cette deuxième session informelle et restreinte en deux mois. Trente-sept ministres de l'Environnement ou des Affaires étrangères sont pré- sents. Le financement des politiques climatiques et les transferts de technologies, sujets clés pour les pays pauvres, seront au coeur de leurs échanges. En effet, les représentants de 195 pays sont attendus à la COP 21 du 30 novembre au 11 décembre 2015 à Paris pour négocier, sous l'égide des Nations Unies, un accord mondial visant à freiner le réchauffement climatique de la planète et à accélérer la transition vers des sociétés et des économies résilientes et sobres en carbone, rappelle-ton. L'Algérie plaidera, lors de cette conférence, pour un accord "juste et équilibré" qui tiendra compte de la responsabilit é historique des pays industrialisés dans le réchauffement climatique, selon le ministère des Ressources en eau et de l'Environnement.