Les inspecteurs du travail des wilayas de l'Est, notamment Constantine, Guelma, Sétif et autres, réunis hier à l'université islamique Emir Abdelkader de Constantine, ont déploré les conditions de travail dans lesquelles ils exercent et qui les empêchent d'accomplir convenablement leur mission. Certains inspecteurs ont évoqué des tas d'obstacles rencontrés lors de leurs interventions. Cette journée d'évaluation des activités des inspecteurs a permis aux services en question de faire le point sur plusieurs problèmes, tout en proposant des solutions adéquates. Inspecteur régional du travail dans la wilaya de Constantine, Amar Gomri a estimé, en exposant un bilan détaillé sur les actions menées par les inspections de l'Est, que sur 13 461 affaires, seulement 2 550 ont été examinées et tranchées par la justice. Ce qui représente un taux de 18,94 %, en dépit des efforts déployés par les brigades. Une intervention approuvée par d'autres inspecteurs de wilaya, qui ont ajouté que plusieurs PV d'infractions n'ont pas été validés par les procureurs de la République. Ces derniers, selon toujours les intervenants, exigent l'extrait de naissance des personnes concernées. «Il est très difficile de se procurer ce document, surtout pour la main-d'œuvre étrangère, c'est une bureaucratie qui entrave le travail des inspecteurs», ont affirmé certains intervenants. Toujours dans le même contexte, les inspecteurs ont souligné que leurs efforts ne sont pas pris en considération par certaines directions. Ils ont expliqué que l'administration est absente sur le terrain. Malgré que la plupart du temps les brigades sont mixtes, l'administration refuse d'apporter son aide. «Il y a un manque de coordination avec les différentes directions et administrations de la wilaya. Parfois elles refusent de fournir des documents administratifs nécessaires pour notre travail, en disant qu'il s'agit de documents internes», a précisé un représentant de l'inspection de Sétif. A l'occasion de cette rencontre, des inspecteurs ont mis en exergue le problème de la main-d'œuvre étrangère. L'on a affirmé, à travers un bilan présenté par M. Gomri, que 870 étrangers exercent à l'Est sans autorisation et dans des conditions précaires et difficiles. On estime que 84 employeurs n'ont pas respecté la réglementation régissant le secteur de l'emploi. Les services de l'inspection ont établi plus de 900 PV d'infraction contre les employeurs concernés. Ces PV ont été envoyés à la justice, aux services de la sûreté de wilaya et à la direction de l'emploi.