Annoncée depuis une semaine sur les réseaux sociaux par un collectif de jeunes de la ville de Ouargla, qui ont semble-t-il établi un agenda des doléances avec l'installation du nouveau wali de Ouargla, une manifestation appelant les autorités à dégeler le projet du CHU de Ouargla a été organisée hier matin devant l'EHS Mohamed Boudiaf. Ce sit-in a réuni plus d'une centaine de personnes, dont des volontaires connus de la place, activant dans différentes associations d'aide aux malades, des militants du mouvement des chômeurs ainsi que des étudiants. Les manifestants avaient pour maîtres mots «le refus que Ouargla soit la première victime des mesures d'austérité du gouvernement avec l'annulation d'un projet aussi vital que l'hôpital universitaire attendu depuis l'indépendance». Munie d'affiches et de banderoles, la foule a scandé des interrogations telles que «La santé, une priorité ?», «Institut de médecine sans CHU ?», «Le CHU, un droit et non pas une faveur», «Nous ne voulons plus êtres les laissés-pour-compte de l'Algérie». Pour Mahmoud Derbali, membre du collectif et activiste dans l'aide aux malades en détresse, «la situation devient inacceptable avec les évacuations récurrentes et l'impossibilité d'obtenir des rendez-vous rapprochés pour les cancéreux et les urgences infantiles». Ce projet vital, tant attendu par la population, a bénéficié d'une étude confiée à un bureau coréen. Les travaux devaient d'ailleurs être lancés en 2014 par une autre entreprise coréenne, n'était la forte mobilisation d'une frange des habitants de Mekhadma se disant propriétaire du terrain d'assiette de 21 hectares situé dans la nouvelle zone d'équipements publics. Fadel Mossadek, directeur de la santé de Ouargla, s'est pour sa part exprimé en faveur d'une révision du projet tombé sous le coup du gel. «Dans le contexte actuel, un grand CHU de 500 lits d'un coût initial de 500 milliards de centimes, n'est pas envisageable, la partie coréenne avait même revalorisé le projet à 2000 milliards de centimes avant son gel.» Pour le directeur de la santé, «des solutions ont été proposées au gouvernement, d'une part le dégel du projet avec une révision de sa consistance en envisageant de dupliquer le projet de 320 lits de Touggourt mais aussi la promotion de l'EHS Mohamed Boudiaf en hôpital universitaire, les étudiants pourront ainsi être formés dans les différents services hospitaliers existants». Le directeur de la santé a par ailleurs confié à El Watan que les démarches d'expropriation du terrain en litige étaient en cours et que «le futur CHU de Ouargla sera réalisé à l'entrée de la ville, sur le terrain affecté initialement, dès que le gouvernement aura consenti à son dégel».