Débattre de la loi de finances 2017 sera houleux. L'opposition rejette en bloc les mesures prises dans le projet de loi tandis que les députés des partis au pouvoir ont déjà affiché leur consentement. Un autre débat se trame en coulisses : les législatives de 2017. Le projet de loi de finances 2017 sera soumis à débat en plénière à partir de lundi prochain. Une séance qui risque d'être houleuse en raison des mesures antisociales contenues dans ce texte de loi, rejetées en bloc par les parlementaires de l'opposition. Ce sera aussi l'occasion pour les députés, en cette fin de mandat, de tenter de soigner leur image en prévision des législatives de 2017 et les débats se dérouleront sur fond de précampagne. Les députés de l'opposition comptent rééditer le scénario de 2015 en manifestant ensemble, à l'intérieur et à l'extérieur de l'hémicycle, leur mécontentement contre le projet de loi de finances qui avait été voté par la majorité détenue par le FLN et le RND. Les mêmes prémices ayant conduit à la protestation sont aujourd'hui présents dans cette LF-2017. Lors de son examen par les membres de la commission finances et budget de l'APN, les députés des différents partis ont annoncé la couleur ; ils ont émis des réserves sur certaines mesures de ce projet de loi. Les partis au pouvoir ont affiché leur entière adhésion au projet du gouvernement et n'hésiteront pas à l'approuver tête baissée, alors que ceux de l'opposition, notamment du PT, de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) et du FFS ont rejeté dans le fond et dans la forme certaines mesures. D'ailleurs, les directions de ces partis ont donné un avant-goût de ce que seront les débats en plénière. Louisa Hanoune du PT ne cesse, depuis la divulgation du contenu de cette loi de finances, d'alerter sur ses dangers et les conséquences de son application. Un projet, selon elle, qui consacre l'abandon «de la souveraineté nationale» et fragilisera davantage la situation sociale. Elle a assuré que son parti va œuvrer au sein du Parlement à la mise en place d'un front qui «va faire tomber» toutes les mesures qui mettent en danger la stabilité sociale et remettent en cause les acquis sociaux des travailleurs et des Algériens en général. Pour la secrétaire générale du PT, les mesures contenues dans ce projet de loi sont «pires» que celles qu'avait imposées le FMI dans les années 1990. Pour le FFS, ce projet de loi ne fera qu'aggraver la situation de crise que traverse l'Algérie. Même avis du côté de l'AAV, qui parle de «bricolage qui va enfoncer l'Algérien dans la misère sociale». L'augmentation des taxes est le point qui suscitera inévitablement, des réactions de part et d'autre. Par ailleurs, en cette dernière session de la septième législature, la course aux législatives aiguise les appétits. L'hémicycle se transformera, en trois mois, en une arène d'affrontement préélectorale ; d'ores et déjà les parlementaires de tout bord affûtent leur armes pour mieux atteindre leurs objectifs. Ils essayeront de ratisser large, notamment durant les débats autour des projets les plus controversés, à savoir la loi de finances et le projet visant l'annulation de la retraite anticipée. Notons qu'avant le débat autour de la LF-2017, dimanche, est prévu le débat du projet de loi d'orientation sur le développement de la petite et moyenne entreprise (PME). La matinée de dimanche sera consacrée à la présentation du projet de loi par le représentant du gouvernement ainsi que le rapport de la commission des affaires économiques, du développement, de l'industrie, du commerce et de la planification ; la séance de l'après-midi sera réservée aux interventions des députés.