4000 patients en attente d'un implant Une moyenne de 1000 nouveaux cas de surdité profonde sont enregistrés chaque année chez les enfants en Algérie. D'ailleurs, les écoles spécialisées ne répondent plus à la demande vu le nombre important de sourds enregistrés. Actuellement, la liste d'attente des patients nécessitant un implant cochléaire a atteint les 4000 cas. Uniquement à l'hôpital Mustapha, nous avons une liste de 1300 patients, a indiqué le Pr Djenaoui, chef du service ORL. «Avec le nombre limité d'appareils, il nous est très difficile de sélectionné les malades. La tranche d'âge des patients varie d'un an à trente ans. L'indication de l'implant est posée, mais les patients sont contraints d'attendre. Qui en bénéficiera ? Une tâche ardue aux équipes médicales», a-t-il précisé. Il est à rappeler que l'importation des implants est à la charge de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH). Trois fournisseurs étrangers se disputent le marché dont l'appel d'offres a été lancé dernièrement pour seulement 200 implants. Prise en charge du consommable par la CNAS La maintenance des dispositifs implantés est un de problèmes majeurs que rencontrent les équipes médicales et les patients. Elle est encore non assurée, alors que des processeurs tombent en panne : usure de certains composants, rupture de cordons, des antennes se perdent, déchargement de la batterie, perte d'antenne... Aucune réglementation n'existe pour assurer la disponibilité et la distribution du consommable. Toute panne ne doit pas excéder quelques jours, a expliqué le Pr Djenaoui. Les autorités du ministère de la Santé ont été saisies à plusieurs reprises, mais aucune solution au problème durable n'a été trouvée, a-t-il rappelé. Le Pr Djenaoui affirme avoir pris l'initiative de saisir les responsables du ministère du Travail et de la Sécurité sociale afin de trouver une solution à cette problématique ; il a trouvé une... oreille attentive. «Un mémorandum où sont évaluées la viabilité de tous les composants de l'implant et la durée au bout de laquelle il doit être remplacé sera présenté la semaine prochaine. Ces dispositifs pourront ainsi être pris en charge par la CNAS, la Casnos et le ministère de la Solidarité pour les non-assurés sociaux», a-t-il annoncé. Un congrès d'union des ORL Le 6e congrès national d'ORL s'est distingué cette année par cette union de toute la communauté mobilisée autour d'un même objectif. Serrer les rangs et rester sur les traces de leurs maîtres. Au-delà de son caractère scientifique où de nombreux thèmes d'actualité ont été débattus durant deux jours, cette rencontre «se veut une convergence dans un seul et même objectif, l'union sacrée de tous les ORL algériens sous la bannière d'une seule et unique société savante nationale algérienne. Que les 1000 ORL algériens ne constituent pas uniquement un chiffre qui remplit le salles dans les congrès à l'étranger, chaque Algérien se doit d'être l'ambassadeur de son pays et présenter les résultats de ses travaux de recherche clinique quel que soit son lieu de travail (CHU, polyclinique, clinique privée, cabinet de groupe d'ORL)», a déclaré le Pr Omar Zemirli, président de la SAONORL, à l'ouverture des travaux scientifiques. Il se félicite de tous les efforts fournis pour serrer les rangs et pour avoir «suivi la voie tracée par nos maîtres, mais des efforts restent à faire pour réunir les dispersions, suivre la même direction, s'imposer la même vitesse». Il appelle ainsi tous les ORL à relever le défi pour la réussite du congrès international de la francophonie, pays francophones ou d'expression française, le Siforl, que l'Algérie aura l'honneur d'organiser en mai 2018.