L'étendue et la féerie des richesses naturelles de Collo ne doivent pas voiler d'autres atouts dont dispose l'antique Chullu, une perle qu'on continue de reléguer au second plan d'éternelle commune, le tout ponctué d'un silence étrange de ceux-là mêmes qu'elle a enfantés et propulsés vers les cimes. Collo, ville où a été construite la première mosquée en Algérie durant la présence ottomane, recèle en son sol d'innombrables richesses enfouies et qui datent de plusieurs périodes allant de l'empire romain à la civilisation musulmane en passant par les Phéniciens et autres Numides. Des dolmens ont déjà été découverts à Dembo, un bois qui longe le versant nord de la ville, des statuettes, des jarres, des pièces de monnaie et d'autres vestiges sont régulièrement mis au jour à chaque fouille, volontaire fut-elle ou accidentelle. La découverte toute récente d'une pièce de monnaie en or certifie que le trésor archéologique de Collo est loin de tarir. La pièce en or massif frappée d'une figurine mérite une étude appropriée. Elle pèse plus de 4 gr, elle a été fortuitement découverte lors des travaux de terrassement du chantier de la nouvelle cité administrative. Un chantier implanté juste à l'entrée de la ville dans le quartier turc. De louables actions ont été entreprises par l'Association locale de la protection des ruines et de la recherche archéologique pour collecter tout vestige. Un travail de bénévolat qui en dépit de tous les efforts fournis ne pourra à lui seul garantir la sauvegarde d'un patrimoine archéologique qu'on dit immense. Seul un musée digne de ce nom est capable de conforter El Koll dans sa dimension archéologique et touristique, et c'est là l'espoir de la jeune association et des habitants de la ville.