La ville va repousser pendant plusieurs années les assauts de l'armée coloniale. Une grande expédition contre les tribus de la région est menée, en 1852, par le commandant de la province de Constantine, mais elle se heurte à une forte résistance. Une révolte venant d'éclater à Guelma, les Français retirent leurs troupes. Ils reviendront à plusieurs reprises, mais c'est seulement en 1859 qu'ils parviendront, au prix d'un terrible massacre, à occuper la ville. La population, jadis forte de plusieurs milliers d'habitants, est réduite à quelques centaines de personnes. Les commerces, les industries et les troupeaux qui faisaient la fierté d'El-Qoll n'existent plus. La ville est d'abord rattachée à Philippeville (Skikda) avant de devenir, l'année suivante, chef-lieu de «cercle», avec un responsable militaire à sa tête. Par la suite, El-Qoll et sa région vont être livrés aux colons qui, comme les Carthaginois et les Romains autrefois, vont exploiter, à leur profit, ses richesses : poisson, corail, liège, plomb, mercure, etc. Le nom d'El-Qoll (prononcer al Qul) est la forme arabe de l'antique Chullu (prononcer Kullu), de laquelle les Français ont tiré Collo. Signalons encore qu'en arabe, le nom peut être rapproché de qulla, sommet, cime, point le plus élevé d'une montagne, par extension cruche ; c'était peut-être aussi le sens de Chullu, l'arabe et le phénicien étant des langues apparentées. Le sommet auquel le nom ferait allusion est sans doute le pic de Sidi Achour qui se dresse face à la ville, sous forme de cône aigu.