La visite d'Etat qu'effectue le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en République populaire de Chine à partir d'aujourd'hui devrait encore renforcer davantage la coopération entre les deux pays. Ces dernières années, la présence chinoise en Algérie a connu un grand développement. Elle s'est élargie à plusieurs secteurs d'activité à la faveur du boom qu'a connu l'économie chinoise à travers son développement prodigieux et de la relance en Algérie. Le secteur de l'énergie et des mines figure parmi les secteurs les plus ciblés par cette coopération. En février 2004, l'Algérie et la Chine avaient signé un accord de coopération dans le domaine de l'énergie et des mines à l'occasion de la visite du chef de l'Etat chinois en Algérie. Le ministre de l'Energie et des Mines avait effectué une visite d'une semaine en Chine en juillet dernier (la deuxième après celle de 2004), visite dans laquelle il a été question surtout des mines et des relations entre les entreprises algériennes et chinoises. Selon une déclaration du ministre, la visite concernait le secteur des mines, le développement du gisement de Gara Djebilet (gisement de fer situé dans le sud-ouest de l'Algérie), l'uranium afin de développer le nucléaire, la pétrochimie et les opportunités entre les sociétés algériennes et chinoises. Dans le domaine de l'énergie, les sociétés chinoises ont connu un succès après un premier ratage en 2001. En effet, lors du premier avis d'appel d'offres, sans expérience, les sociétés n'ont pas pu décrocher des blocs d'exploration. Par la suite, elles se sont investies plus sérieusement et ont pu décrocher plusieurs blocs d'exploration en suscitant même une vive concurrence face aux compagnies européennes et américaines. Les compagnies chinoises CNPC et Sinopec ont investi en Algérie dans des projets d'exploration, des projets d'augmentation du taux de récupération des gisements pétroliers, d'une raffinerie et remporté plusieurs blocs d'exploration lors des avis d'appel d'offres. UN PROJET STRATEGIQUE Sonatrach et Sinopec ont signé en octobre 2002 un contrat pour l'augmentation de la récupération du pétrole brut sur le gisement de Zarzaitine. Le projet, qui a été attribué à Sinopec, a pour objectif d'augmenter le taux de récupération à 50%. D'une durée de 20 ans, il prévoit l'investissement de 525 millions de dollars financés à hauteur de 75% par Sinopec et de 25% par Sonatrach. Sinopec paiera un bonus de 41 millions de dollars dès l'application du contrat. Pour le projet de la raffinerie de Tiaret de 15 millions de tonnes par an, la société chinoise CNPC, qui est déjà présente dans la raffinerie d'Adrar (600 000 t/an), a montré un grand intérêt. Ce projet est stratégique pour le marché national des carburants avec la montée en cadence de la demande surtout pour le diesel. La China National Petroleum Corporation avait déjà obtenu auprès de Sonatrach et signé en mai 2005 le contrat pour la réalisation de la raffinerie de topping de condensât de Skikda d'une capacité de 5 millions de tonnes par an de condensât et des installations pour augmenter les capacités de stockage de naphta et de butane et d'expédition de fuel oil et de naphta de la raffinerie de RA1 K de Skikda. Le projet avait été remporté pour environ 28 milliards de dinars (soit environ 390 millions de dollars) par la compagnie chinoise devant Saipem France (32 milliards de dinars) au cours d'une séance publique d'ouverture des plis. Le dernier contrat obtenu par une entreprise chinoise concerne le secteur des mines. En effet, en septembre dernier, un protocole d'accord a été signé entre le ministère de l'Energie et des Mines et le bureau de l'exploration et de l'exploitation des ressources minérales et géologiques de la province de Henan, de la République populaire de Chine. Le protocole porte sur la réouverture de la mine de zinc et de plomb d'El Abed, située dans la wilaya de Tlemcen et la reprise de la production de zinc ainsi que sur l'exploration des périmètres avoisinants pour la recherche de substances de même type. La mine était fermée depuis 2002. Auparavant, elle était exploitée par l'Entreprise nationale des produits non ferreux (Enof). Cet accord est venu après la visite effectuée deux mois auparavant en Chine par le ministre de l'Energie et des Mines. De plus, l'Ecole des mines, créée récemment, est située à El Abed, ce qui constituera un plus pour la formation. Le projet deviendrait un exemple pour le secteur des mines. Les Chinois vont investir plus de 800 millions de dinars pour la réhabilitation de la mine. Près de 400 millions de dinars seront investis aussi dans le programme d'exploration géologique qui sera mené sur trois ans. Au total, l'investissement global pour l'ensemble de l'opération a été évalué à 1200 millions de dinars.