En obtenant plus de 44% des voix au premier tour de la primaire de la droite et du centre, François Fillon est quasiment assuré de remporter le second tour face à Alain Juppé . ce dernier s'est écroulé, alors que Sarkozy a disparu des radars politiques. Qualifié de «Thatcher français», de «brutal» et de «conservateur», François Fillon a remporté, dimanche, le premier tour de la primaire de la droite et du centre, en obtenant 44,2% des voix face à Alain Juppé, qui n'a récolté que 28,6%. L'ancien président, Nicolas Sarkozy (2007-2012), s'est contenté de la troisième place, avec seulement un peu plus de 20% et à la clé une grosse déception. Il a annoncé qu'il mettait fin à sa vie politique. Le second tour, qui opposera Fillon à Juppé dimanche prochain, semble, à bien des égards, joué d'avance. Il apparaît d'ores et déjà difficile, voire quasi impossible pour le maire de Bordeaux de renverser la vapeur, tant l'écart de points qui le séparent de son concurrent est abyssal. Deux sondages réalisés dimanche soir donnent dans tous les cas de figure la victoire à François Fillon avec parfois 54 ou 56 % des voix devant Alain Juppé, avec 44 ou 46%. Pourtant, l'ancien ministre des Affaires étrangères a refusé de jeter l'éponge. Il a déclaré que le «combat continue» et que «le temps est venu de comparer programme contre programme». M. Juppé a promis de tout donner durant la semaine qui précède le second tour, en vue de convaincre les électeurs de droite et du centre qu'il est l'homme de la situation. Celui qui est capable de redresser la France autour d'une «identité heureuse» et d'un programme «économique réaliste» et «tourné vers le numérique». La route de l'Elysée est dégagée pour François Fillon. De son côté, sûr de sa victoire prochaine, François Fillon a eu le succès modeste. Le chemin semble désormais bien tracé pour le député de Paris, originaire de la Sarthe. Sauf grosse surprise de dernière minute, c'est lui qui représentera la droite et le centre à l'élection présidentielle de 2017. Plus de 4 millions d'électeurs ont participé au premier tour de la primaire de la droite et du centre. Un chiffre record qui cache un enjeu important. En effet, il est fort probable que celui qui gagnera cette primaire devienne président de la République en mai 2017. Les choses sont bien parties pour François Fillon. Après avoir occupé le poste de Premier ministre de Nicolas Sarkozy durant cinq ans, il va probablement accéder à la fonction politique suprême. Partisan d'une ligne économique dure, il prévoit dans son programme de supprimer 500 000 postes de fonctionnaires, d'allonger la durée de travail hebdomadaire de 35 heures actuellement à 39 heures et le départ à la retraite à 69 ans au lieu de 62 actuellement. Avec Fillon, il y aura du «sang» et des «larmes» M. Fillon est le candidat des entreprises et des multinationales. Il veut faciliter les licenciements, casser les syndicats et diminuer le montant des allocations sociales et du chômage. Sur le plan politique, il est considéré comme un conservateur pur et dur. Il représente la vieille France et le courant de droite le plus conservateur, proche de l'église catholique traditionnelle. Opposé au mariage pour tous, il a promis de réaménager la loi s'il est élu. Sur le plan international, Fillon est un vrai «poutiniste». Il voue une admiration sans égale au maître du Kremlin. Pour lui, la France doit reprendre aussi vite que possible le dialogue avec Moscou, considéré comme le partenaire incontournable dans la lutte contre l'Etat islamique en Syrie et le terrorisme dans le monde. Silencieux, imprévisible, ne dévoilant jamais ses cartes, François Fillon est un pur pragmatique. Il promet des larmes et du sang aux Français pour, dit-il, «redresser la France». Député depuis l'âge de 23 ans, il a occupé plusieurs postes de ministre avant de diriger le gouvernement au temps de M. Sakozy de 2007 à 2012. Ce dernier n'a pas caché sa tristesse après avoir subi une déroute électorale inattendue. M. Sarkozy, qui a décidé de quitter la vie publique pour se consacrer avec «passion à sa vie privée et familiale», a déclaré qu'«à titre personnel», il votera pour Fillon au second tour. Pour l'ancien maire de Neuilly, c'est une autre vie qui commence avec, à la clé, des allers-retours vers les tribunaux.