Deux bonnes nouvelles pour les usagers des routes d'El Tarf, données jeudi lors d'un point de presse animé par le directeur des travaux publics de la wilaya, M. Abderezak Kamouche. «Les dos d'âne sont interdits en rase campagne», affirme péremptoirement le responsable, qui ajoute pour tempérer sa déclaration et expliquer l'anarchie qui règne sur nos routes «qu'il faut aussi préserver les vies humaines». Angoissant dilemme, s'agissant de la vie des piétons, souvent en divagation sur les routes ou d'enfants sans surveillance sur le chemin de l'école et l'utilité d'une route qui, par définition est une voie ouverte à la circulation des véhicules sans obstacle si possible. Un décret de 2009 avait institué un semblant de discipline dans l'implantation de ces dispositifs, qui se sont multipliés au gré des humeurs des populations en colère et de leurs élus. Le décret instaure une commission de wilaya, seule agréée à délivrer l'autorisation pour la pose d'un ralentisseur. Mais bon, chacun sait à quoi servent les commissions. Selon le directeur des travaux publics, il y aurait 140 ralentisseurs dans la wilaya d'El Tarf. Ils font actuellement l'objet d'une prise en charge pour les ramener aux normes du décret. Les ralentisseurs qui n'ont pas de justification seront supprimés. Les autres seront normalisés et signalisés. Cette opération pour laquelle 150 plaques ont été acquises est à 75 % de réalisation. Un ralentisseur conforme à la réglementation revient à 200 000 DA, selon M. Kamouche. C'est une opération qui serait suivie à l'échelle ministérielle. Par ailleurs, on apprend que les travaux pour achever le tronçon de 87 km de l'autoroute d'El Tarf vont reprendre dans le courant du 1er semestre 2017 pour un délai qui ne sera pas inférieur à 36 mois et pour un montant de 380 milliards de DA. Les 84 km restants, les derniers 3 km à la frontière ont déjà été réalisés à l'époque d'Amar Ghoul, qui tenait à dire qu'il avait atteint le bout de l'Algérie. Ils sont divisés en deux lots de 44 km et 40 km qui seront confiés à deux groupements d'entreprises algériennes. Les consultations sont en cours pour sélectionner les entreprises. Les contraintes du terrain sont pratiquement toutes levées. Pour rappel, cette autoroute fragmente écologiquement le Parc national d'El Kala et le dévalorise en le traversant sur 11 km, et débouche dans la nature face au néant de l'autre côté de la frontière. L'autoroute tunisienne attendue de l'autre côté n'est pas pour demain. Pour contourner cet obstacle qu'on aurait pu éviter, on réalise en plus une double voie de 15 km toujours dans le Parc national, jonction entre ce néant et le poste frontalier d'El Aïoun. Ce n'est pas tout. Avec cette autoroute et le dédoublement de la RN 44 et de la RN 84A (ex w109), il y aura 3 voies à grande circulation qui traversent El Tarf d'ouest en est sur une bande de pas plus de 10 km de large. Il semble que cela ne suffit pas, puisqu'en en dépit de la loi «littoral» une 4e route littorale de 53 km est prévue entre le Cap Rosa et El Batah. Les études sont déjà réalisées. Le tronçon en double voie de 4 km entre l'aéroport et Chatt, qui est l'objet d'un lourd contentieux vieux de deux décennies, va probablement trouver une solution avec une forme de «volontariat» des entreprises qui ont un plan de charge avec la wilaya. Le réseau routier d'El Tarf est fort de 1563 km et des efforts sont entrepris pour l'améliorer. Un budget de 41 millions de dinars est consacré à 49 opérations pour les dédoublements, les évitements, la modernisation, le renforcement et les ouvrages d'art. La priorité est donnée aux zones frontalières et aux entrées des agglomérations principales de la wilaya.