A la veille des échéances électorales, tous les coups sont permis pour attiser la colère des administrés. Ces derniers pensaient que le chef de l'exécutif de la wilaya s'est rendu à la commune de Bourkika pour distribuer les logements. Le wali, fraîchement installé, qui était accompagné des membres de son exécutif était en visite de travail et d'inspection jeudi dernier, afin de s'enquérir de la situation des projets et des préoccupations des citoyens. Il aura fallu trouver un accès pour échapper à la vindicte. Tirs de sommation d'abord, envoi de renforts de gendarmes et de policiers ensuite, pour assurer la sécurité des officiels et permettre enfin à Ghellaï Moussa de poursuivre sa mission au niveau des communes rurales (Sidi Rached, Bourkika, Ahmeur El Aïn) de cette daïra. A l'issue de sa visite dans les trois communes, le chef de l'exécutif de la wilaya avait tenu une séance de travail avec les citoyens au niveau du lycée de Ahmeur El-Ain, entouré par un impressionnant dispositif de sécurité. Le wali a d'emblée affiché son exaspération, après avoir visité les différents sites des communes de la daïra de Ahmeur El-Ain. Ghellaï Moussa était choqué par l'étendue de l'insalubrité. «Je considère que les citoyens sont à 90% responsables de cette pollution, dit-il, comment acceptent-ils le dépôt des amas des gravats et des ordures à la porte d'entrée de leur maison ?», s'interroge-t-il. L'orateur, sidéré par le manque d'hygiène au niveau des quartiers des 03 communes, précise que le citoyen a sa part de responsabilité dans le nettoyage des quartiers, «les conséquences de la saleté se répercutent sur la santé des habitants des quartiers, il ne s'agit pas uniquement de revendiquer, mais le citoyen a aussi des devoirs, il a incité les populations à mener des campagnes de nettoyage dans un cadre organisé dans leurs quartiers respectifs», a-t-il ajouté. Lors du dernier quinquennat, la daïra de Ahmeur El Aïn a bénéficié d'une enveloppe de 7,6 milliards de dinars, sans compter les enveloppes financières destinées pour la construction de plus de 600 logements. Le wali rappelle à l'assistance la situation actuelle que traverse l'Algérie. «Vous êtes informés par les médias de cette crise économique et financière que vit notre pays. La meilleure politique que nous voulons prôner à présent afin de nous en sortir c'est la rigueur dans le travail et une meilleure maîtrise des dépenses, afin de pouvoir reprendre les travaux des projets des équipements publics déjà inscrits», explique le wali. Face à une situation sociale et économique difficile, chacun devra faire un effort pour éviter l'effondrement. Habitat rural, construction des écoles primaires, aménagement des infrastructures sportives et culturelles, construction de mosquées, les ambulances pour les urgences, les télécommunications, l'absence de réseaux de l'AEP et de l'assainissement dans des agglomérations secondaires, la situation des marchés de proximité et les locaux commerciaux, la location du hammam communal de Ahmeur El-Ain à Sonelgaz qui n'a pas abouti à l'ouverture d'une agence commerciale de cette entreprise, la défectuosité des routes, l'absence d'une gare routière, l'inexploitation des espaces forestiers, l'absence d'activités dans les maisons de jeunes, l'indiscipline des transporteurs, la révision de la location des biens des communes pour augmenter les ressources financières locales, l'amenée du gaz de ville dans les agglomérations, la situation financière des clubs sportifs locaux, etc. Telles sont les principales préoccupations évoquées par l'assistance. Le wali a tenu à expliquer dans le détail les actions à mener pour atténuer la pression sur les citoyens, conformément aux textes réglementaires, afin d'améliorer la situation. «Nous voulons la construction d'un hôpital», dira un intervenant. «Je crois que lorsque j'expliquais la situation de notre pays, vous dormiez, rétorque Ghellaï Moussa, maintenant précisément, nous n'avons pas d'argent pour construire une salle de soins et vous me demandez un hôpital !», conclut-il. Le wali de Tipasa vient d'achever ses visites de travail dans les communes de cinq daïras sur un total de 10. Décidément, Ghellaï Moussa a du mal à secouer l'état d'esprit de ses responsables et des citoyens après le dernier scandale du foncier agricole et touristique qui avait éclaboussé son prédécesseur et les directeurs impliqués dans la signature des documents, qui demeurent encore à leurs postes, même certains élus «mouillés» dans ce scandale sont demeurés confinés dans le silence. Aucune intervention de ces «représentants» des citoyens n'avait été relevée par les hautes autorités de l'Etat, afin de faire cesser l'illicite et les dérives dans ce territoire transformé en une proie pour des «prédateurs impunis».