La Conasadh a appelé la communauté internationale à exercer des pressions sur le gouvernement marocain afin qu'il respecte ses engagements internationaux, notamment dans le domaine des droits de l'homme. La Commission nationale sahraouie des droits de l'homme (Conasadh) a condamné toutes les formes de répression et de torture commises contre les femmes sahraouies dans les territoires occupés du Sahara occidental par les forces de répression marocaines. «Nous condamnons toutes les formes de répression, de torture physique et verbale commises par les autorités d'occupation marocaines contre les femmes sahraouies participantes aux manifestations pacifiques pour réclamer le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance et contre le pillage des ressources naturelles de leur pays», a déclaré la commission à l'occasion la Journée mondiale pour l'abolition de la violence à l'égard des femmes, a rapporté hier l'APS, citant un communiqué de la Conasadh. Celle-ci a aussi dénoncé le refus des autorités marocaines d'ouvrir des enquêtes indépendantes sur les plaintes déposées par les familles des victimes sahraouies assassinées et torturées par des responsables marocains. Elle a «fermement» condamné la répression d'une manifestation pacifique organisée par les femmes sahraouies dans la ville de Smara occupée à l'occasion la Journée mondiale pour l'abolition de la violence à l'égard des femmes et qui a occasionné plusieurs blessées parmi les participantes. La commission a exprimé sa solidarité avec les femmes sahraouies et son soutien à leurs revendications légitimes à l'autodétermination et à l'indépendance. La Conasadh a en outre appelé la communauté internationale à exercer des pressions sur le gouvernement marocain afin qu'il respecte ses engagements internationaux, notamment dans le domaine des droits de l'homme, et d'œuvrer pour la création d'un mécanisme onusien indépendant pour surveiller et rapporter la situation des droits de l'homme au Sahara occidental. Récemment, les parlementaires européens Miguel Viegas et Paloma Lopez ont interpellé, une nouvelle fois, la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, sur la violation des droits de l'homme au Sahara occidental et la persécution systématique des défenseurs des droits de l'homme sahraouis par le Maroc. Dans des questions écrites adressées à la haute représentante de l'Union européenne (UE) pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, les eurodéputés ont exhorté Federica Mogherini à prendre toutes les mesures nécessaires afin de protéger les droits fondamentaux des Sahraouis, notamment des défenseurs des droits de l'homme au Sahara occidental. Relevant une augmentation de la répression et davantage de brutalité de la part des autorités d'occupation marocaines à l'égard des manifestants pacifiques sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental, l'eurodéputée Paloma Lopez a invité la chef de la diplomatie européenne à «condamner la répression massive» des militants sahraouis qui réclament leur droit à l'autodétermination. L'eurodéputée espagnole a exhorté également Federica Mogherini à exiger du Maroc des explications sur les événements qui se sont déroulés le 25 octobre dernier à Smara, où 25 jeunes Sahraouis ont été grièvement blessés, allant jusqu'à réclamer la suspension de l'accord d'association UE-Maroc. Elle a demandé, en outre, à la haute représentante de l'UE aux Affaires étrangères de faire pression sur Rabat pour éviter un nouveau report du procès des étudiants sahraouis détenus «arbitrairement» à la prison d'Oudaya depuis huit mois déjà. Paloma Lopez a invité Mme Mogherini à prendre toutes les mesures appropriées afin de s'assurer que leurs droits en tant que prisonniers politiques soient pleinement respectés, mais surtout pour qu'ils soient examinés par des médecins d'organisations médicales internationales indépendantes, afin de constater les mauvais traitements et les tortures qu'ils ont subis. Rappelant les violations «multiples» et «répétées» dont sont victimes les prisonniers politiques sahraouis du groupe de Gdeim Izik, notamment depuis leur transfert de la prison de Salé vers celle d'Al Arjat (Rabat), Paloma Lopez a estimé qu'il est du devoir de l'UE, par la voix de sa haute représentante, de condamner ces faits ainsi que l'expulsion de l'épouse de l'un des détenus, Claude Mangin, qui est une ressortissante européenne. Pour un statut de prisonniers politiques Selon cette parlementaire européenne, les députés de cinq groupes politiques ont interpellé Federica Mogherini le 10 octobre dernier pour demander que ces détenus sahraouis soient reconnus comme prisonniers politiques et les autoriser à recevoir la visite de leurs familles, de leurs avocats et des observateurs internationaux, et surtout pour qu'ils soient libérés. Et d'observer : «Malgré cela, la presse internationale a révélé que le 14 octobre, des dizaines de gardes de la prison d'El Arjat sont entrés dans les cellules des prisonniers de Gdeim Izik pour les humilier et détruire leurs biens, avec l'autorisation du directeur de la prison.» En novembre 2010, les autorités d'occupation marocaines sont intervenues violemment afin de démolir le camp de résistance de Gdeim Izik, lequel comprend environ 20 000 Sahraouis mobilisés pour défendre outre les droits économiques, sociaux et culturels, leur droit à l'autodétermination et à disposer librement de leurs ressources naturelles. Selon des ONG, 25 civils sahraouis, connus aujourd'hui sous le nom du «groupe de Gdeim Izik», ont été arrêtés à la suite de ces événements, et la plupart ont passé 26 mois en détention provisoire. En février 2013, ils ont été jugés à Rabat par un tribunal militaire, bien qu'ils soient des civils, et cela en violation du droit international. Accusés d'avoir formé une organisation criminelle ayant pour but de commettre des actes violents contre les forces de l'ordre marocaines, certains d'entre eux ont été condamnés à 20 ans de prison et d'autres à l'emprisonnement à perpétuité. Le groupe de Gdeim Izik a été arrêté et reconnu coupable en grande partie sur la base de confessions obtenues par la police sous la torture, a fait savoir l'ONG Human Rights Watch (HRW). L'eurodéputé Miguel Viegas, qui a rappelé le cas du militant sahraoui Mohamed Daoudi, arrêté, torturé puis libéré sans qu'aucune accusation soit portée à son encontre, privé par la suite de soins médicaux, a exhorté la chef de la diplomatie européenne à saisir les autorités marocaines sur cet exemple édifiant «d'impunité, de violence et de détention arbitraire» afin d'empêcher que de telles violations se reproduisent à l'avenir.