Mis en délibéré il y a une quinzaine de jours, le jugement de l'affaire dite des ahmadites de Skikda a été rendu, avant-hier, par le tribunal d'El Harrouch. Des peines d'emprisonnement avec sursis allant d'un mois à une année assorties d'amendes ont été prononcées contre 19 personnes, alors que trois mis en cause ont été relaxés. Lors de leur jugement, des peines de 8 mois de prison ferme contre l'imam du groupe et de 3 mois pour l'ensemble de ses adeptes avaient été requises par le procureur pour «collecte illégale de dons et adhésion à une association non agréée». Les mis en cause avaient été arrêtés par les services de sécurité le 1er octobre dernier alors qu'ils s'adonnaient à des rites ahmadites dans une villa louée dans la commune de Salah Bouchaour, à 30 km au sud de Skikda. Des documents jugés «subversifs» et faisant l'apologie de l'ahmadisme avaient été saisis par les mêmes services. Des documents comptables portant les noms des donateurs avaient également été retrouvés. Lors du procès, les mis en cause avaient reconnu que l'argent collecté devait permettre l'achat de foncier en vue de construire des lieux de culte pour les adeptes du mouvement ahmadite. Ils ont révélé également qu'ils avaient opté pour ce mouvement grâce aux prêches de B. A., originaire de la commune de Aïn Bouziane, dans la wilaya de Skikda, qui, selon leurs dires, louait les préceptes de l'ahmadisme et leur a conseillé de suivre régulièrement la chaîne satellitaire du mouvement. Cependant, B.A., qui était en détention préventive, a nié toutes ces accusations en affirmant qu'il croyait servir une association caritative active au niveau national. A relever que l'Ahmadyya ou le Quadyani est un mouvement religieux fondé en 1889 au Penjab par Mirza Ghulam Ahmed, qui se proclama prophète ou Mehdi (Guide). Ce mouvement, déclaré par les hautes instances religieuses musulmanes comme secte, compterait aujourd'hui moins de 10 millions d'adeptes dans le monde auxquels le pèlerinage à La Mecque est interdit.