Enième procès de la secte où les peines prononcées par les différents tribunaux dans plusieurs régions du pays visent plutôt à dissuader et à contenir le mouvement qui commence à prendre de l'ampleur et à ratisser large. Le tribunal de première instance d'El-Harrouche a rendu son verdict dimanche dans l'affaire de la secte Ahmadiyya condamnant les 19 adeptes de ce mouvement religieux à des peines de 1 mois à une année de prison avec sursis, alors que trois autres membres ont été relaxés. Le principal accusé, à savoir l'imam de cette secte, M. C., a été condamné à une année de prison avec sursis et une amende de 20 millions de centimes. Ses trois principaux assistants ont été condamnés à 2 mois de prison avec sursis assortis d'une amende de 50 000 DA. Quinze autres accusés ont été condamnés à une peine de 6 mois de prison avec sursis et une amende de 20 000 DA. Les accusations portaient sur la collecte sans autorisation de dons, adhésion à une association non agréée et incitation à déposer des explosifs dans des édifices publics. Selon l'arrêt de renvoi, cette secte est apparue à Skikda en 2008 par le biais de A. B., originaire de la commune d'Aïn Bouziane, qui assurait les prêches au niveau d'une villa louée à Salah Bouchaour. Lors de la perquisition de la villa en question par les services de sécurité, d'importants documents sur le fonctionnement de cette organisation religieuse et les correspondances avec son administration et notamment la liste nominative de ses adhérents, ainsi que les donations ont été saisis, ce qui a permis l'arrestation d'une trentaine d'adeptes dans la wilaya de Skikda et qui se comptent parmi les différentes couches de la société. Le lancement des activités subversives a commencé à partir de la ville de Sidi-Mezghiche après le dépôt d'un dossier d'agrément pour une association caritative. Mais sans attendre l'autorisation de l'administration, ils avaient commencé la mobilisation au sein des habitants de la région. Pour ce faire, ils disposent de prêches polycopiés, des livres tout en suivant la chaîne satellitaire dédiée à cette secte qui compterait 10 millions d'adeptes à travers le monde. Les accusés ont reconnu avoir participé financièrement à hauteur de 6,25% de leur salaire, et cela, pour financer les dépenses relatives à la location de la villa, l'achat de fonciers pour la construction de lieux de culte et les besoins de l'impression de livres et des documents subversifs et l'aide sociale qu'ils attribuent aux nécessiteux mais en croyant qu'ils adhéraient à une association caritative. Le principal accusé révélera beaucoup d'éléments sur les croyances de cette secte qui a vu le jour pour la première fois au Pendjab en 1889. À l'Est algérien, le leader est originaire d'Aïn Mlila, alors que la direction centrale se trouve à Alger. Ce mouvement religieux, qui prône la violence et le fondamentalisme, a déjà appelé à interdire le football et même à placer des explosifs dans les stades. A. BOUKARINE