Des rapports établis par des experts économiques ont mis en exergue l'énorme préjudice financier résultant de la faiblesse de l'infrastructure logistique nationale. Pas moins de 6 milliards de dollars de pertes, en coûts logistiques dans les transactions à l'international, sont ainsi enregistrés annuellement. La faiblesse des infrastructures et des services logistiques en Algérie impacte les produits importés ou fabriqués localement d'un surcoût de l'ordre de 20 à 30%. Lors des travaux du premier Symposium international sur la translogistique, le transit et l'entreposage des marchandises (Sittem), clôturés dimanche à Alger, les professionnels du secteur ont affirmé que la logistique en Algérie est encore au stade «primaire», que son coût «est parmi les plus élevés dans le monde puisqu'il représente en moyenne 30 à 35% du coût total d'un produit, alors qu'il tourne autour de 15% dans le monde et de 5% en Europe». Ils ont insisté, à cet effet, sur la nécessité de promouvoir des plateformes et des activités logistiques dans la perspective de réaliser des économies d'échelle sur les processus d'importation et d'améliorer, à terme, la compétitivité du produit algérien sur les marchés internationaux. Le ministre des Transports et des Travaux publics, Boudjemaa Talai, a mis l'accent, dans son allocution d'ouverture, sur l'importance du transport et de la logistique dans le développement économique, soulignant par la même que les pouvoirs publics se penchent actuellement sur la mise en œuvre d'un plan national du transport et de la logistique. Il a annoncé, à cet effet, que trois plateformes logistiques pilotes, à Alger, Oran et Sétif, entreront en exploitation au 1er trimestre 2017 et serviront de centre de formation pour les métiers de la logistique. Evoquant les zones franches, M. Talai a souligné qu'une zone franche sera créée à Tamanrasset alors que d'autres espaces économiques similaires seront implantés au niveau du futur port de Cherchell. Pour leur part, les responsables du port de Béjaïa ont saisi l'occasion pour présenter la plus importante zone logistique extraportuaire du pays, en l'occurrence celle de Tixter, dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj. La plateforme, opérationnelle depuis août dernier, s'étend sur plus de 20 hectares et constitue un prolongement du port de Béjaïa. Elle contribue grandement au désengorgement des ports commerciaux de la région dans la réduction des délais d'attente des navires en rade et dans la diminution des coûts des opérations commerciales des importateurs et des exportateurs. Les représentants des entreprises activant dans le transport et la logistique ont appelé, quant à eux, à engager des actions de sensibilisation au profit des industriels sur l'importance du la chaîne logistique «supply chain», tout en créant un espace de réflexion où les différents acteurs du paysage économique pourraient se rencontrer et discuter des problématiques actuelles. Selon le PDG de Rail-Logistic, filiale de la SNTF, le secteur a besoin d'un haut comité de régulation des activités de logistique et d'un plan à même d'encourager la création de joint-ventures entre sociétés publiques et privées dans un cadre de partenariat gagnant-gagnant.