L'objectif est de ramener ce coût de la logistique, qui avoisine aujourd'hui les 35%, à environ 15%, sachant que dans les pays développés, il est de 5%. Le premier symposium international de la translogistique, du transit et de l'entreposage de marchandises, Sittem, se tiendra les 26 et 27 novembre au Centre international des conférences d'Alger, Club-des-Pins, ont annoncé hier les organisateurs, Abouabcom et IBC, lors d'une conférence de presse. Placé sous le patronage du ministère des Travaux publics et des Transports et sous le parrainage du ministère du Commerce, le Sittem, qui se veut être "une plateforme d'échange entre professionnels", sera axé sur l'information et la formation, mais aussi sur la sensibilisation des acteurs économiques quant à l'importance des métiers de la Supply Chain. Pas moins de 2 000 professionnels sont attendus au symposium. Au programme, il est prévu 7 conférences plénières pour la matinée du premier jour, 9 workshops pour l'après-midi. Par ailleurs, 16 tables rondes seront organisées le deuxième jour. Les thématiques concerneront la logistique à l'export, l'industrie automobile et la sous-traitance, la logistique industrielle et enfin la formation dans les métiers de la logistique. Des rencontres B to B se tiendront tout au long de l'évènement avec l'objectif d'optimiser le business agenda des chefs d'entreprise présents. "Eduquer le marché, c'est l'objectif recherché à travers le symposium", a indiqué le P-DG du groupe public Logitrans, Boualem Kini, relevant que le secteur de la logistique en Algérie, "se situe au stade primaire", par rapport à ce qui se fait à l'échelle mondiale. Les rares plateformes qui existent actuellement ont été développées pour répondre aux besoins de leurs promoteurs. M. Boualem Kini évoque des surcoûts liés aux problèmes de logistique, estimés entre 30 et 35%. Ce qui est énorme. Pour le pays, l'intérêt est surtout économique. Au-delà de la réduction des coûts, la maîtrise de la chaîne logistique permet de sécuriser les flux de marchandises, la régulation de la demande, la traçabilité sanitaire et financière et surtout la diminution de la spéculation. "Nous sommes en train de travailler sur l'intermodal du fret", a annoncé M. Boualem Kini, ajoutant que le groupe Logitrans a été chargé, par le ministère des Transports, de construire des plateformes logistiques à travers tout le territoire national. Ce responsable a évoqué la réalisation de quatre espaces logistiques pilotes à partir du premier semestre 2017, Alger, Sétif, Oran et Touggourt. M. Kini a parlé d'un projet de port sec à Annaba. Quels sont les freins au développement de la logistique en Algérie ? Pour le directeur général de Numilog, leader de la logistique en Algérie, ils sont nombreux. Le premier concerne le marché qu'il faut "éduquer", la considération à apporter au métier du logisticien. "Un transporteur est un partenaire. Il a une valeur ajoutée à apporter aux industriels. Mais il ne peut pas la lui apporter si l'industriel lui-même ne progresse pas dans sa façon de fonctionner", a expliqué M. Safi Lazreg. Le deuxième frein concerne les infrastructures. "Aujourd'hui, les temps des trajets sont longs. Nos infrastructures routières ne sont pas adaptées à la vitesse de croissance que nécessite l'Algérie en termes de consommation. Un trajet moyen de 400 km se fait faire en 8 à 9 heures", a soutenu le DG de Numilog, insistant sur la formation et la considération pour le métier. Meziane Rabhi