En 2010, Bougaâ, chef-lieu de daïra situé à 45 km au nord de Sétif, se voit attribuer 200 logements promotionnels aidés (LPA). Intéressées par ce segment, plus de 300 familles y postulent. Les demandeurs vont vite déchanter. Le quota en question est détourné vers une autre destination. Trois ans après, une nouvelle dotation de 100 unités est inscrite à l'actif de Bougaâ où les retards enregistrés dans la réalisation d'un petit lot de 100 logements ont battu tous les records. À cause d'un problème d'assiette foncière, le lancement des travaux de 30 LPA prendra du temps. Le premier coup de pioche est donné fin 2015, soit six ans après. Les 70 logements font du surplace jusqu'à l'heure actuelle et les demandeurs ne s'expliquent pas cette situation. «Une grande opacité entoure la gestion des 100 LPA. En plus du retard enregistré dans la réalisation, les listes des attributaires ne sont toujours pas affichées. Cette approche affecte les familles qui ne vont pas voir le bout du tunnel de sitôt. Pour être fixés, nous avons saisi les responsables à différents niveaux, en vain. En ultime recours, on sollicite à travers ces colonnes, l'intervention du wali pour mettre un terme à la nonchalance des chargés du dossier», révèle un groupe de citoyens, qui s'est approché de notre bureau. Contacté le P/APC de Bougaa, Salah Hadji, va plus loin: «Dans un premier temps Bougaâ bénéficie de 200 LPA. Pour des raisons inconnues, cette affectation est annulée quelque temps après. A notre grande stupéfaction, notre quota prend une autre destination. En 2013, le problème est exposé devant le wali de l'époque, Abdelkader Zoukh. Une dotation de 100 LPA est par la suite attribuée à Bougaâ où le foncier est presque introuvable. Pour preuve, 30 logements du programme précité sont construits en lieu et place d'un local communal et du siège de l'ex-Enaditex. Pour les mêmes motifs, le lancement de la deuxième tranche du projet constituée de 10 et 60 logements enregistre du retard. Les travaux seront prochainement lancés». Le premier magistrat de la cité a bien voulu par la suite aborder la question des listes, des volets du logement social et de l'amélioration urbaine : «Etablies par l'ex-chef de daïra qui n'a pas jugé utile d'associer la commission, les listes des attributaires des 100 LPA ont été, et à juste titre, annulées par la wilaya. Sur un programme de 600 logements, 240 logements locatifs publics sont achevés depuis un certain moment. L'attribution est bloquée par le problème des VRD qui perdure. Dotée d'une enveloppe de 120 millions de dinars, l'amélioration urbaine inscrite au titre du PSD est à l'arrêt depuis 2013 alors que les travaux de réhabilitation des trottoirs et divers autres espaces publics ont été entamés. Cette affligeante situation se répercute négativement sur le bien-être du citoyen incommodé par la poussière l'été et la boue l'hiver», a-t-il indiqué.