La commune d'El Madania, dont les ressources sont insuffisantes, ne peut subvenir qu'à grande peine aux besoins de ses citoyens. Et ce n'est pas le budget s'élevant à plus de 10 milliards de dinars qu'a consenti, pour la première fois, l'Etat dans le cadre du Plan communal de développement (PCD), qui rendra la situation de la population plus tenable, insiste le P/APC Mouffok. Eu égard à l'urbanisation décousue la caractérisant, la commune, soutient son premier magistrat, ne peut subvenir ainsi aux besoins en infrastructures des citoyens dont le nombre s'élève, d'après le dernier recensement effectué en 1998, à quelque 55 000 habitants répartis sur 8 cités tentaculaires. Celles-ci ont vu leur population se densifier sans qu'un plan de développement consistant ne vienne en conséquence. A cet effet, les résidents, plus que désabusés, considèrent leur commune comme une institution « hors du temps ». « Comment peut-il en être autrement, alors que les ressources de la commune n'ont jamais été importantes depuis son établissement en tant que telles en 1985 », a affirmé Malek Boughadou, vice-président chargé de l'urbanisme et du service technique, comme pour battre en brèches les assertions des citoyens. Reste, assure-t-il, que l'APC d'El Madania tente de se redéployer en engageant des travaux d'utilité publique, touchant pour l'essentiel aux travaux d'aménagement urbain. C'est ainsi que le nouveau marché communal en charpente métallique, situé au lieudit cité des Jasmins, sera entamé incessamment « après un glissement imprévu sur les dates imparties ». Ne bénéficieront de cette cinquantaine d'étals et de magasins — le nombre fut réajusté après qu'il ait été de plus de 70 — que les vendeurs informels de la commune, lesquels par leur comportement offrent une image à tout le moins lugubre. Aussi, le terrain des 100 locaux commerciaux destinés aux jeunes de la commune a été localisé « tout récemment ». Les études s'y afférentes ont été finalisées et il ne reste que le choix des entreprises pour réaliser ces locaux situés dans la commune de Baba Hassen. « La wilaya déléguée de Sidi M'hamed à laquelle on est rattachés s'en occupe en entier et nous n'avons été associés que pour superviser le terrain situé dans cette commune périphérique d'Alger », atteste notre vis-à-vis en assurant que l'APC ne peut dégager une assiette en raison du problème du foncier. La commune a prévu, dans le cadre du budget de wilaya, l'acquisition de mobiliers scolaires, — l'APC compte 26 écoles primaires —, la réfection des blocs ainsi que des chauffages et des sanitaires tout comme la réhabilitation des cantines des écoles de Diar El Mahçoul, Fatma Ghazel et Ramdani Lakhdar. Des travaux ont été pris en entier dans le cadre du projet communal. Il s'agit entre autres de la réalisation d'une salle de lecture à l'école El Djahid 1 et l'aménagement de l'école Fatma Ghazel. S'agissant du plan d'actions pour l'année 2007, la commune compte revêtir l'ensemble des chaussées pour un budget global de plus de 3 millions de dinars. Les services comptent ainsi en finir avec les nids-de-poule et autres crevasses, lesquels incommodent grandement les automobilistes. Par ailleurs, de Riadh El Feth, géré par l'OREF, situé dans le territoire de la commune, « on n'en tire aucun bénéfice », atteste le vice-président. L'exécutif communal géré par le parti dissous a décidé de s'en séparer, rigorisme oblige. « On ne s'intéresse plus à cette structure tellement la situation y est rocambolesque. Le directeur de l'OREF, avec lequel on s'est réuni, ne semble pas connaître les situations de la commission ad hoc désignée pour le recouvrement des dettes de la commune auprès de cette institution », atteste M. Boughadou, rappelant que cette commission ne s'est jamais réunie. De plus, la zone d'activité, dont les mérites ont été chantés par les élus de l'exécutif communal, ne semble pas près de voir le jour.