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Fathnour Benbrahim : Les dernières paroles sur scène
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Publié dans El Watan le 09 - 12 - 2016

Le théâtre algérien vient de perdre l'un de ses fils les plus fidèles, les plus dynamiques et les plus entreprenants : Fathnour Benbrahim, directeur de la communication du Théâtre national Mahieddine Bachtarzi.
Au 11e Festival national du théâtre professionnel d'Alger (FNTP), qui s'est déroulé du 23 novembre au 2 décembre 2016, Fathnour Benbrahim a été fortement ovationné par le nombreux public lors de la soirée hommage qui lui a été réservée. L'équipe de Mohamed Yahiaoui, commissaire du festival et directeur du Théâtre national algérien (TNA), a voulu saluer l'homme et l'artiste. Un artiste qui, malgré la maladie, a fait le déplacement de Mostaganem à Alger pour ne pas rater le rendez-vous avec sa grande famille.
A son entrée au Théâtre national Mahieddine Bachtarzi, Fathnour Benbrahim a été accuilli avec des youyous et des roses. Les larmes aux yeux et entouré des artistes et du personnel du TNA, Fathi, comme l'appelaient ses amis, a monté les escaliers avec fierté avant de rejoindre le salon d'honneur. La comédienne Fadhéla Hachmaoui et l'universitaire Djamila Mustapha Ezzegaï ont improvisé un chant maghrébin en son honneur.
Il souriait, échangeait quelques phrases avec les présents, demandait des nouvelles... «Rani labass, labass», répétait-il à voix basse. Il a même accepté de répondre à quelques questions de la chaîne privée KBC avant d'être invité à rejoindre la scène de la grande salle. «C'est l'un des fils les plus braves du théâtre», a lancé le metteur en scène Haïdar Benhassine, membre de la direction artistique du TNA.
«Il était réellement au service du théâtre algérien», a-t-il repris. Habillé d'un manteau noir et coiffé d'un chapeau blanc, Fathnour Benbrahim est entré sur scène au milieu d'un tonnerre d'applaudissements. «Je suis le fils de cette maison. Je préfère accueillir au lieu d'être accueilli», a-t-il dit, qualifiant le TNA de l'espace créatif le plus important du pays. Tous les techniciens, administratifs et agents d'accueil du TNA ont tenu à se mettre derrière lui comme un seul homme. Ils ont travaillé à ses côtés pendant plus de dix ans. Il a été nommé au poste de directeur de la communication du TNA à l'époque de M'hamed Benguettaf.
Comme il a été chargé de la direction de la communication du FNTP toujours aux côtés de l'illustre comédien et dramaturge, aujourd'hui disparu. Le critique Mohamed Boukeras, qui était membre du jury du 11e FNTP, présentait Fathnour Benbrahim en ces termes : «Fathnour défie la maladie, s'accroche à la vie, répond aux invitations, réagit sur les réseaux sociaux...» Fathnour Benbrahim partageait ses photos, ses colères, ses peines, ses coups de cœur, ses déceptions et ses joies sur Facebook.
Il disait haut et fort ce qu'il pensait du théâtre, des arts en général, n'avait pas peur de la polémique, assumait ses positions et ses points de vue. Son dernier post, publié sur son compte Facebook, portait un remerciement à l'animateur de l'émission «Sabah El khir» de l'ENTV Mohcen Bouzertit qui lui a rendu un petit hommage à l'antenne. «Merci à mon petit frère Mohcen, merci à toute l'équipe de ‘Sabah El Khir'. J'espère que je serai à la hauteur du défi qu'il faut relever», a-t-il écrit.
Il a invité ses amis à suivre l'émission «Al Thakafa oua Nass» du poète Rochdi Redouane, diffusée par Echourouk TV, à laquelle il a participé aux côtés des romanciers Waciny Laredj et Abdelrazak Boukeba. Il a également publié des photos sur les hommages qui lui ont été rendus dernièrement, comme il avait écrit quelques lignes traversées de mélancolie sur le comédien Hamid Remas, décédé le 25 novembre 2016.
Critique théâtrale
Mohamed Boukeras a évoqué le rapport entre les médias et le travail théâtral. «Fathnour a réussi à établir un pont entre les artistes et les journalistes. Il a donné la chance à des reporters débutants qui aujourd'hui sont devenus des rédacteurs en chef et des animateurs d'émissions culturelles dans les télés privées», a-t-il estimé. Fathnour Benbrahim a, pour sa part, soutenu que le FNTP a été instituonnalisé par l'Etat. «Mais il est surtout le fruit d'un groupe de personnes qui ont travaillé pour qu'il atteigne aujourd'hui sa onzième édition et pour que le festival ait une âme, une personnalité, un charisme.
La plupart des festivals sont organisés d'une manière administrative et froide, sauf le FNTP. Tout le monde attend, critique, remercie et suit le FNTP. Cette réactivité est importante dans toute action culturelle parce que la relation entre artistes et public est maintenue. Le fait que le FNTP ne suscite pas de l'indifférence signifie que le but a été atteint», a-t-il dit. Il est revenu sur les conditions de création des premières gazettes du FNTP à partir de 2006. «Nous nous sommes dit à l'époque qu'il fallait laisser des traces et des documents sur le festival. Un festival qui ne doit pas se limiter à des spectacles.
Surtout qu'on peut assister à une représentation théâtrale dans n'importe quelle salle. Aussi, avons-nous décidé de créer la gazette du festival», a-t-il précisé. Toutes les activités du festival entre spectacles, colloques et ateliers de formation étaient couvertes quotidiennement par la gazette, publiée en arabe et en français. «Pour constituer l'équipe de la gazette, nous nous sommes dit que c'était là une occasion pour former les journalistes à la critique théâtrale, surtout que le nombre de critiques est faible chez nous.
La critique académique et la critique journalistique sont différentes. Nous avons donc constitué une équipe de jeunes journalistes qui ont montré de l'intérêt pour le théâtre. Certains ont cru que nous n'avions pas d'objectifs derrière le projet de la gazette, d'autres nous ont reproché d'avoir fait appel à nos amis pour écrire dans la gazette. Le fait de solliciter les mêmes journalistes était voulu. C'était le seul moyen pour assurer une continuité dans la formation. On ne peut pas former un journaliste à la critique théâterale en une année.
Il faut suivre un processus», a relevé Fathnour Benbrahim. Les journalistes qui suivent aujourd'hui les spectacles et les débats du théâtre sont, selon lui, ceux qui ont été formés durant cette période. «Enfin, en grande partie. Certains d'entre eux travaillent dans les rubriques culturelles des chaînes de télévision privées. Nous n'avons pas parié sur des amis, mais sur des compétences, des gens qui aiment le théâtre. Ils aiment cet art de ‘‘cœur'', pas pour avoir une contrepartie matérielle, même si tout travail mérite salaire», a-t-il appuyé.
«Main dans la main»
Il faut, selon lui, penser au grand public pour susciter son intérêt pour les arts vivants dont le théâtre. En février 2016, Fathnour Benbrahim était à Constantine aux côtés de professionnels de formation en arts dramatiques comme Brahim Noual, Abdelnacer Khellaf, Mohamed Boukeras, Mohamed Kali, Allaoua Djeroua et Djamila Mustapha Ezzegaï pour un atelier sur la critique théâtrale en présence d'une vingtaine de journalistes. Son souci de formation était resté permanent, lui qui a beaucoup appris sur le quatrième art en côtoyant les artistes du Festival national du théâtre amateur de Mostaganem pendant de longues années.
Fathnour Benbrahim a qualifié le TNA de «Tour» qui a connu le passage d'hommes illustres. «Et ce, dans tous les domaines de la création, comédiens, metteurs en scène, dramaturges, scénographes, machinistes et journalistes», a-t-il souligné, regrettant le fait qu'on parle peu des techniciens de la scène. Il a évoqué les conditions difficiles actuelles liées notemment à l'austérité financière. «Pour moi, l'austérité ne doit pas toucher la culture, mais nous vivons une certaine réalité. Et cette réalité doit nous inciter à travailler main dans la main.
Les créateurs, les comédiens, les metteurs en scène, les scénographes et les machinistes doivent travailler main dans la main face à la situation difficile du pays. L'austérité ne doit pas mettre un arrêt à la création et à l'art. Nous devons être solidaires face à l'épreuve pour ne pas perdre les acquis. Le budget du FNTP est actuellement de 5 millions de dinars alors qu'il était de 50 millions. Mohamed Yahiaoui et son équipe ont relevé le défi et organisé le festival. Ils ont raison. Le festival ne doit pas disparaître. Le FNTP est un acquis pour tous les créateurs.
L'acte culturel doit être maintenu, même s'il faut faire une quête», a déclaré Fathnour Benbrahim, invitant tout le monde à faire un petit sacrifice au profit de la culture. «Ne le faites pas en faveur de personnes, mais pour que cette scène reste ouverte et sous les lumières !» a-t-il ajouté. Il a insisté, en terminant son intervention, pour annoncer le passage de la pièce Electra du Théâtre régional d'Oum El Bouaghi, mise en scène par Ahmed Khoudi, qui était en compétition au 11e FNTP. Fathnour Benbrahim a longtemps et chaleureusement enlacé Mohamed Yahiaoui avant de quitter la scène, essuyant quelques larmes...


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