Réunis hier en conseil national extraordinaire, 23 représentants du Syndicat national autonome des postiers (Snap) exigent la réintégration du syndicaliste suspendu il y a quelques jours à Djelfa. Le conseil national menace de rassemblements et d'actions «nationales», si la direction locale d'Algérie Poste procède à des mesures disciplinaires contre ledit syndicaliste. Ce dernier risque d'être convoqué en conseil de discipline et de voir sa suspension provisoire empirer, «alors que les griefs retenus contre lui n'ont aucun rapport avec sa conduite ou son rendement, encore moins une faute professionnelle pouvant lui valoir toutes ces représailles administratives», précise Mourad Nekache, président de ce syndicat, qui qualifie cette situation «d'acharnement et de harcèlement contre des syndicalistes qui réclament l'amélioration de leurs conditions élémentaires de travail». Le syndicaliste de Djelfa risque en effet de perdre son emploi même si, pour le moment, sa situation est ambiguë, puisqu'aucune date n'est encore fixée par l'administration locale pour trancher sur son sort, apprend-on auprès du SNAP, qui a déjà eu à affronter des cas de syndicalistes mis à la porte pour avoir participé à des actions de protestation. Le syndicat dénonce le recours aux mêmes procédés «non conformes à la réglementation» pour empêcher toute mobilisation contre la situation précaire des travailleurs d'Algérie Poste. Il déplore les conditions de travail «difficiles, accentuées par le manque d'effectifs au niveau des bureaux de poste». Des licenciements «abusifs» ont déjà été pratiqués contre des représentants syndicaux au lendemain de la grève de juillet 2013, motivée par le retard accusé dans le versement des arriérés des augmentations salariales.