Saeb Erekat, membre du comité central du Fatah et secrétaire général du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine, a mis en garde contre l'intention du président américain, Donald Trump, de déplacer l'ambassade des Etats-Unis à El Qods. Les Palestiniens commencent à exprimer leur inquiétude vis-à-vis de la politique concernant le conflit israélo-palestinien du nouveau président élu des Etats-Unis, Donald Trump, dont l'installation officielle à la Maison-Blanche est prévue pour le 20 janvier 2017. Saeb Erekat, membre du comité central du Fatah et secrétaire général du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a mis en garde contre l'intention du président américain, Donald Trump, de déplacer l'ambassade des Etats-Unis à El Qods. Il a affirmé qu'une telle décision «serait une destruction du processus de paix». S'adressant à des journalistes vendredi, M. Erekat a souligné que la situation d'El Qods doit être discutée entre les Palestiniens et les Israéliens. Bien que des représentants du président américain élu aient souligné, récemment, qu'il est trop tôt pour que M. Trump annonce quand il va tenir sa promesse, faite au cours de sa campagne électorale, de déplacer l'ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à El Qods, l'inquiétude des Palestiniens reste grande. Une préoccupation renforcée par les déclarations de son conseiller Jason Miller, faites vendredi à l'agence de presse Reuters, disant : «Trump est résolu à tenir sa promesse», ajoutant que «plus de détails seraient prématurés, nous ne les avons pas encore». Et d'indiquer qu'il reste plus d'un mois avant que le nouveau Président soit au pouvoir. Mais le fait d'avoir choisi un juif extrémiste en la personne de David Friedman — un adepte de la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés, qui ne croit pas en la solution à deux Etats adoptée par la communauté internationale, dont son propre pays les Etats-Unis, et déclare ouvertement que la ville sainte d'El Qods, occupée et annexée par Israël en 1967, fait partie de Jérusalem unifiée, la capitale éternelle d'Israël — donne un aperçu de sa vision de l'avenir du conflit israélo-palestinien. Cette vision ne comporte pas l'établissement d'un Etat palestinien libre et indépendant sur les terres palestiniennes occupées par Israël en 1967, y compris la ville sainte d'El Qods, «Jérusalem-Est». La nouvelle administration américaine ne voit aucun problème à plus de colonisation dans les Territoires palestiniens et même l'annexion pure et simple de certaines parties de la Cisjordanie occupée, à l'image de David Friedmann, le prochain ambassadeur des Etats-Unis en Israël. Cet homme, dont certains médias israéliens disent qu'il ferait presque passer le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, leader du Likood, le plus important parti de la droite israélienne, pour un gauchiste, avait dit jeudi : «Je suis impatient de prendre mes fonctions à l'ambassade américaine dans la capitale éternelle d'Israël, Jérusalem.» En juin dernier, Friedman avait déclaré au journal israélien Haaretz : «Les Israéliens doivent décider s'ils veulent renoncer à des territoires pour créer un Etat palestinien. S'ils ne veulent pas, alors Donald Trump ne pense pas qu'ils doivent y être contraints. Il ne croit pas que la création d'un Etat palestinien indépendant soit un impératif pour l'Amérique.» Sachant que la colonisation est le véritable grand rempart devant l'établissement d'un Etat palestinien pourvu de continuité territoriale, Benjamin Netanyahu, ravi de ces nouveaux et importants soutiens au niveau de la nouvelle administration américaine, a déclaré hier que son gouvernement est «le plus engagé envers la colonisation dans toute l'histoire des gouvernements d'Israël». Devant cette réalité et l'absence de soutien puissant aux Palestiniens, ces derniers se retrouveront seuls face à l'ogre israélien et son allié américain. La situation risque d'être explosive comme jamais auparavant, mais ils ne brandiront sûrement pas le drapeau blanc.