Le président de la Grande Assemblée nationale turque, Bülent Arinç, appelle la France à faire son acte de repentance envers l'Algérie. « Il faut que la France assume son passé colonial et demande des excuses à l'Algérie. Elle doit reconnaître les crimes et les exactions commis dans ce pays durant la période coloniale. Nous attendons cela », a-t-il déclaré, hier, dans une conférence de presse qu'il a animée à la résidence El Mithaq d'Alger, à la fin d'une visite de trois jours, effectuée depuis le 6 novembre 2006. Exprimant son plein soutien aux exigences algériennes sur cette question, manifestées plusieurs fois par le président Bouteflika, le président du Parlement turc a ajouté que « le monde entier doit voir ces massacres et génocides commis soit à Sétif ou dans d'autres régions de l'Algérie ». Indiquant avoir évoqué cette question avec des responsables algériens qu'il a eus à rencontrer durant sa visite, Bülent Arinç a précisé que le mal qu'a fait la France en Algérie n'a rien à voir avec le « pseudo » génocide arménien. Il rappelle, à cet effet, l'initiative du Parlement français, faite il y a quelques mois, qui a condamné la Turquie pour avoir perpétué ce « génocide arménien », dont les faits remontent à 1915. Près de 1,5 million d'Arméniens ont été tués. Le président du Parlement turc a bien exclu la responsabilité de la Turquie dans ce massacre. « La Turquie n'a pas commis de génocide et ses plus hautes autorités sont prêtes à ouvrir les archives pour découvrir la vérité », a-t-il soutenu. Pour lui, que ce soit dans le cas du « génocide arménien » ou des massacres commis par l'armée coloniale en Algérie, il est nécessaire de laisser les historiens faire leur travail. Mais pourquoi est-il venu en visite en Algérie en ce moment précis ? M. Bülent a indiqué que sa visite en Algérie est programmée depuis « une année ». « J'ai été invité par le président Bouteflika lors de sa visite en Turquie, en février 2005. Mon homologue Amar Saâdani m'a, par la suite, aussi invité. Et si ma venue en Algérie coïncide avec le développement de la polémique sur ce génocide arménien, c'est vraiment un pur hasard », a-t-il affirmé, ajoutant encore qu'il ne voulait nullement passer des messages à la France en évoquant son sombre passé colonial en Algérie. Il s'est dit, en outre, « content des bonnes choses » laissées par ses ancêtres en Algérie. « Ils ont laissé des mosquées et des palais », se réjouit-il. Il a, par ailleurs, affirmé avoir signé avec son homologue algérien Amar Saâdani un mémorandum d'entente qui permettra aux deux parties algérienne et turque de consolider leurs relations bilatérales à tous les niveaux. Bülent Arinç repartira aujourd'hui.