Le délai de dépôt des dossiers pour le concours de nomination au poste supérieur de chef de service hospitalo-universitaire session 2016-2017, pour lequel 462 postes sont ouverts, est prolongé jusqu'au 5 janvier prochain alors qu'il était fixé au 25 décembre. Une décision prise par les deux tutelles suite à l'ouverture de postes supplémentaires, et ce, dans la discrétion totale. Ce qui a d'ailleurs suscité les interrogations des candidats, dont certains ignorent cette décision. «C'est encore une fois donner la chance à des personnes pour prendre les services de leur choix. C'est toute la grille d'évaluation qui est faite sur mesure et qui arrange beaucoup plus le candidat administrateur que le scientifique chercheur», s'indigne un groupe de candidats de différentes spécialités, en rappelant que cette grille, jugée «non scientifique» et surtout «discriminatoire», exclut les jeunes chefs de service souhaitant postuler à ce concours, car ils doivent justifier d'un exercice minimal de quatre années en cette qualité et démissionner du poste déjà occupé. «Alors que les responsables des ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur avaient assuré publiquement, en 2014, lors du choix public des postes et une instruction écrite a été adressée aux doyens des facultés de médecine», ont ajouté les candidats. L'instruction en question signale que «concernant l'obligation prévue par le décret exécutif n°08-129 du 3 mai 2008 portant statut particulier de l'enseignant chercheur hospitalo-universitaire et notamment son article, il y a lieu de les informer, également, que la condition de trois années d'exercice dans le poste d'affectation ne s'applique pas pour le concours pour la nomination en qualité de chef de service hospitalo-universitaire», lit-on dans le document disponible sur le site du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Cette grille est «sélective, précisent les candidats, «d'abord par la limite d'âge à 62 ans, puis en amputant la carrière de l'hospitalo-universitaire de nombreuses années puisque l'évaluation commence à partir de maître de conférences A alors qu'avant elle commençait à partir du grade de maître-assistant», ont-ils relevé en rappelant que l'objectif d'un concours est de sélectionner les candidats sur des critères objectifs d'arbitrage juste et sans parti pris. La grille reste donc en faveur de certains candidats, déplorent-ils, surtout que «sur l'activité scientifique, on a limité le nombre de points pour les publications (1,5 pt par publication) et le maximum à récolter est de 6 pts». «Indirectement, on est en train de demander aux chercheurs de s'arrêter de travailler dès qu'ils ont fait quatre publications, or en une carrière on peut arriver jusqu'à 60 publications», ont-ils noté. Et d'ajouter : «La même remarque est faite pour les communications nationales et internationales qui sont limitées à 3 communications internationales et 6 communications nationales. C'est très grave.» «Comment peut-on aspirer au grade de professeur émérite après avoir balayé les chefs de service pour les remplacer par des administrateurs à la place des chercheurs et confectionner une grille sur mesure», s'interrogent t-ils.