Un comité des sages, constitué de professeurs en médecine, chef de service non impliqués dans ce concours, s'est réuni hier à la faculté de médecine d'Alger. La chefferie de service hospitalo-universitaire algérienne déchire la blouse et se poignarde avec son scalpel. Ce qui se passe actuellement au ministère de la Santé inquiète au plus haut point. Pour la première fois, les nominations au plus haut titre en médecine, chef de service hospitalo-universitaire, tourne au scandale. Un collectif de postulants à ce titre, demande carrément de geler ou d'annuler les résultats du concours d'accès à la chefferie de service hospitalo-universitaire. Le collectif en question a adressé une lettre ouverte au président de la République, la semaine dernière. Ce collectif considère entre autres que la grille d'évaluation est «incorrecte» et que cette dernière récompense «la tricherie et l'activité du copier-coller». Alors que les résultats officiels ne sont pas encore rendus publics, les postulants basculent dans l'agitation. Si une partie parle d'une grille de notation sur mesure, l'autre dénonce l'iniquité que traduit cette grille confectionnée par l'administration avec la participation des membres du Syndicat national des professeurs chercheurs hospitalo-universitaires (Snchu). Pour les membres du jury: «Le jury a évalué les candidats selon la grille fournie par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (Mesrs)». Remettre en cause les résultats non connus encore s'appuyant seulement sur le ouï-dire remet en cause l'intégrité, voire l'honnêteté du jury. Mercredi dernier, le collectif a adressé une lettre au Syndicat national des professeurs-chercheurs hospitalo-universitaires dans laquelle il exige «la convocation d'une assemblée générale dans les meilleurs délais ayant pour ordre du jour le concours de chefferie de service». Et c'est ainsi qu' un comité des sages constitué de professeurs en médecine, chef de service non impliqués dans ce concours s'est réuni hier à la faculté de médecine d'Alger. Selon nos sources, le comité en question dénonce le contenu de cette grille qui a plafonné toute l'activité de santé (soins, encadrement, etc.) et déplafonné l'activité pédagogique. La proclamation des résultats définitifs n'a toujours pas eu lieu. Entre temps, le problème ne fait que s'enliser davantage. Pour rappel, près de 400 candidats au poste de chef de service hospitalo-universitaire ont participé au concours national gelé depuis plus de 10 ans. Etaient autorisés à postuler les professeurs hospitalo-universitaires et les maîtres de conférences de classe A, justifiant de deux années d'ancienneté effectives en cette qualité. Certains ont occupé ce poste de chef de service par intérim durant des années. Les candidats s'estimant lésés avaient consulté la grille d'évaluation deux mois avant le concours, c'est pourquoi beaucoup s'interrogent aujourd'hui: «Pourquoi n'ont-ils pas contesté dès le départ? Ils ont consulté la grille puis de leur propre gré déposé des dossiers.» Enfin, les postulants mécontents ont saisi la semaine dernière le président de la République à travers une lettre ouverte publiée dans toute la presse nationale: «Nous vous demandons de bien vouloir intervenir pour annuler les résultats du concours», ont-ils demandé.