L'association nationale de soutien et de promotion des handicapés visuels et leurs enfants, El Irada, milite depuis des années pour une amélioration des conditions de vie des non-voyants. Malheureusement, les résultats demeurent insignifiants face à l'étau qui se ressert de plus en plus sur les handicapés en général. «Notre association, basée à Bouira, compte 7500 non-voyants adhérents. Malheureusement, la plupart sont au chômage et vivent dans la précarité. La pension de 3000 DA mensuelle est restée la même depuis plusieurs années. Les entreprises publiques ne recrutent plus les non-voyants comme avant. Depuis la dissolution de l'Etablissement public d'insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées (EPIH), en 2009, les handicapés visuels n'ont plus de travail. Nous souffrons en silence», déplore Abdelkrim Akkouche, président d'El Irada. Selon lui, les lois de la République demeurent inappliquées : «Seul l'Etat peut prendre en charge un non-voyant, car les sociétés et entreprises privées ne les engagent plus. Pourtant, le décret exécutif N° 14-214 datant du 3 août 2014 exige de tout employeur de consacrer au moins 1% des postes de travail aux personnes handicapées dont la qualité de travailleur est reconnue.» Les insuffisances ne se limitent pas à ce point. La scolarisation des enfants handicapés visuels fait défaut. Les infrastructures scolaires destinées à cette catégorie de la société manquent cruellement à Bouira. «Les enfants non-voyants de Bouira poursuivent leurs études à Bordj Menaïel (Boumerdès) et à El Achour (Alger). Tous ces déplacements sont pénibles pour un enfant, qui plus est, non-voyant. L'Etat doit renforcer les infrastructures destinées aux handicapés visuels dans chaque wilaya», requiert le président d'El Irada. Pour ce qui est du transport public, la situation est restée inchangée. «Auparavant, nous bénéficiions de la gratuité du transport. Actuellement il ne reste que le transport ferroviaire qui est gratuit», souligne M. Akkouche.