L'Association nationale pour la promotion des handicapés visuels «Irada», a animé, hier, une conférence de presse, au forum El Chaâb, et ce, à l'occasion de la Journée nationale des handicapés. Dans son intervention, le président de cette association, M. Akouche Abdelkrim, est revenu sur la situation des personnes aux besoins spécifiques, notamment les non-voyants, précisant que c'est toute la famille qui souffre quand la maman accouche d'un nouveau-né avec une déficience physique ou mentale. En effet, dira-t-il, les handicapés visuels sont confrontés depuis leur naissance à toutes sortes de problèmes allant de la mauvaise prise en charge médicale, à la scolarisation, à l'embauche de cette catégorie de la société. Il soulignera que la situation des non-voyants va de mal en pis, et la plupart sont livrés à la négligence et l'exclusion, sous toutes les formes. Le premier responsable de l'association «IRADA» plaidera en faveur d'un soutien matériel des familles ayant des enfants non-voyants car la prise en charge médicale s'avère souvent onéreuse pour les familles, d'autant plus que le handicapé ne percevra l'allocation forfaitaire d'invalide qu'une fois atteint l'âge de 18 ans. Le même responsable estimera également que la prise en charge des non-voyants laisse à désirer, il suffit de savoir qu'une greffe de la cornée coûte 30 millions de centimes, une IRM deux millions de centimes et une simple échographie revient à 2.000 DA, dans une clinique privée, sachant que l'obtention d'un rendez-vous dans un hôpital peut aller jusqu'à deux années. Il relèvera en outre l'importance de créer davantage de classes intégrées, afin d'offrir à l'enfant non-voyant la même chance d'accéder au savoir qu'un enfant normal, ainsi que la formation des enseignants au braille pour améliorer la scolarité des handicapés visuels. M. Akouche ajoute que les textes qui abordent la prise en charge sur le plan scolarisation, transport, emploi, ne sont pas effectifs et souvent doivent être complétés par des textes d'application. C'est le cas par exemple du droit à l'emploi qui n'est pas systématique, pourtant la loi consacre 1% des postes au niveau des entreprises aux handicapés, sans oublier, expliquera- t-il, le montant dérisoire de l'allocation forfaitaire attribuée au non-voyant estimée à 3000 DA.. Intervenant pour sa part, le vice-président de l'Association, M. Bouassem Abdelkrim, abordera la dissolution de l'ENABROSSE, un coup dur pour les non-voyants, sachant qu'elle employait des milliers de non-voyants, rappelant que les entreprises employant jusque-là les handicapés visuels à l'instar de la chambre noire de l'hôpital Mustapha Pacha n'existent plus. L'intervenant profitera de la Journée nationale du handicapé pour lancer un appel à la ministre de la Solidarité pour redémarrer l'entreprise ENABROSSE, tout en l'exonérant d'impôts et en la dotant de matériel pour permettre aux non-voyants d'intégrer le monde du travail et partant, alléger leurs souffrances.