Dans son allocution de fin d'année à l'adresse du peuple tunisien, le président Béji Caïd Essebsi a tenu à expliciter ses propos antérieurs sur cette question de retour des combattants. «Oui, la Constitution interdit strictement de s'opposer au retour de tout Tunisien dans son pays, à moins que l'on veuille amender la Constitution», a-t-il martelé. Donc, a-t-il ajouté, «comme ces terroristes sont Tunisiens et le gouvernement est crédible et ne saurait nier cette appartenance, la Tunisie ne peut que les recevoir». «Toutefois, ils ne vont pas être accueillis avec des fleurs, on les neutralisera et la loi antiterroriste sera appliquée à leur encontre», a annoncé le président tunisien. Béji Caïd Essebsi a tenu, par ailleurs, à rassurer les Tunisiens, en affirmant que la situation sécuritaire était sous contrôle et que les services spécialisés savent tout sur les terroristes tunisiens présents à l'étranger. «Les services connaissent leur nombre exact en Syrie, Libye, Irak, Yémen, dans les pays africains, etc. Ils sont même répertoriés. Leur nombre total s'élève à 2926, dont 4 au Yémen et 20 au Mali. N'écoutez donc pas ces spéculations qui parlent de 10 000 ou de 6000 individus», a-t-il indiqué.
Youssef Chahed aussi Les propos du président Caïd Essebsi sont venus confirmer ceux du chef du gouvernement, Youssef Chahed, prononcés la veille, sur le même sujet. Ce dernier avait d'abord placé cette problématique dans son contexte en soulignant que la question du retour des terroristes des zones de conflit n'est pas exclusive à la Tunisie et concerne plusieurs pays, notamment européens. «Les craintes sont donc partagées et cette question a été au centre des entretiens que j'ai eus avec tous les chefs d'Etat et de gouvernement rencontrés au cours dernièrement», a-t-il souligné. Youssef Chahed a mis l'accent sur le fait que «le gouvernement dispose de listes nominatives, complètes et détaillées de tous les Tunisiens qui se trouvent dans les zones de conflit et qui ont fait partie d'organisations terroristes». «La Tunisie n'a signé aucun accord sur le retour des terroristes. Elle ne fait absolument rien pour qu'ils reviennent. Ceux qui reviendront seront arrêtés dès leur arrivée sur le territoire national et seront jugés sur les bases de la loi antiterroriste. Cette question concerne la sécurité de tous les Tunisiens. Nous nous sommes penchés sérieusement sur le sujet et nous ferons face à ce danger, loin des considérations politiques»,a-t-il expliqué. Béji Caïd Essebsi et Youssef Chahed tentent d'en finir avec une polémique qui intéresse de près ce pays, même si le nombre des terroristes tunisiens n'est que 2926.