Alors que la réunion ministérielle devant être consacrée à cette question n'a pas eu lieu, le Premier ministre Youcef Chahed a affirmé, jeudi, que c'est la nouvelle loi antiterroriste qui sera appliquée aux ressortissants tunisiens, engagés sous la bannière d'organisations terroristes, à leur retour au pays. Les choses sont claires au sujet de l'éventuel retour massif au pays de "djihadistes" tunisiens actuellement engagés au sein d'organisations terroristes pour le Premier ministre Youssef Chahed, qui a déclaré jeudi qu'ils seraient "immédiatement arrêtés et jugés selon la loi antiterroriste". Il a affiché la fermeté des autorités tunisiennes sur cette question qui préoccupe sérieusement la société civile, la classe politique ainsi que les corps de sécurité tunisiens. Dans une déclaration à la chaîne de télévision publique Wataniya, Youcef Chahed a indiqué que "ceux qui reviendront seront immédiatement arrêtés dès leur arrivée sur le territoire tunisien et seront jugés. Et la loi antiterroriste sera appliquée contre eux." "Je veux affirmer que l'Etat tunisien n'a signé aucun accord sur le retour des terroristes et que la position du gouvernement est claire : il n'est pas favorable à leur retour des zones de tension", a martelé le Premier ministre tunisien. Se voulant plus rassurant, ce dernier a souligné que l'Etat tunisien "possède les listes de tous les terroristes (tunisiens) qui sont dans les zones de tension et au sein d'organisations terroristes. Nous les connaissons un par un et nous avons toutes les données sur eux." Youssef Chahed s'est entretenu avec le président Béji Caïd Essebsi "des plans d'action du gouvernement pour traiter le dossier des Tunisiens de retour des zones de tension", a indiqué un communiqué de la présidence de la République. Cette sortie médiatique intervient au moment où l'inquiétude grandit en Tunisie et que le débat s'est récemment emballé au sujet de cette question d'un retour massif de milliers de "djihadistes" tunisiens. Certaines voix sont allées jusqu'à demander qu'ils soient déchus de leur nationalité. Arguant qu'elle était interdite par la Constitution tunisienne, cette mesure a toutefois été rejetée par le président Béji Caïd Essebsi au début du mois de décembre. "On ne peut empêcher un Tunisien de revenir dans son pays", avait-il affirmé avant d'ajouter : "Mais évidemment, nous allons être vigilants." Rappelons que la Tunisie compte plus de 5 000 ressortissants dans les rangs d'organisations terroristes à l'étranger, selon un groupe de travail de l'ONU, et la perspective de leur retour suscite une inquiétude grandissante dans le pays. Merzak T.