Le bilan de la guerre déclenchée par l'Arabie Saoudite contre le Yémen pour maintenir au pouvoir leurs sous-traitants locaux est catastrophique. Le Fonds de l'ONU pour l'enfance (Unicef) a annoncé hier à Sanaa que le conflit avait déjà causé la mort de 1400 enfants yéménites et détruit quelque 2000 écoles. «Depuis l'escalade du conflit en mars 2015, les Nations unies ont pu vérifier que près de 1400 enfants ont été tués et plus de 2140 blessés», a déclaré à la presse la représentante au Yémen de l'Unicef, Meritxell Relano. «Près de 2000 écoles au Yémen ne peuvent plus servir parce qu'elles ont été détruites, endommagées, servent à accueillir des familles de déplacés ou sont utilisées à des fins militaires», a-t-elle ajouté. La représentante de l'Unicef a renouvelé l'appel du Fonds à toutes les parties en conflit et à celles qui ont de l'influence sur les protagonistes à «protéger les enfants et à cesser les attaques contre les infrastructures civiles». Mme Relano a également appelé les belligérants à faciliter les livraisons de l'aide humanitaire et à cesser de recruter des enfants soldats. D'après elle, 1363 enfants ont été enrôlés par les parties en conflit. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le conflit au Yémen a fait plus de 7350 morts et 39 000 blessés en 20 mois, des chiffres qui incluent les civils et les combattants. Malgré leur supériorité militaire, l'Arabie Saoudite et ses alliés peinent à défaire la résistance yéménite qui contrôle toujours la capitale du Yémen, Sanaa. L'Arabie Saoudite s'est souvent retrouvée sur le banc des accusés pour une série de «bavures» contre des civils, victimes de la campagne aérienne qu'elle mène dans le nord du Yémen. De nombreux spécialistes du Yémen soutiennent que les procédures aériennes de la coalition militaire dirigée par l'Arabie Saoudite sont «inexplicables» et «irresponsables». Ils estiment que l'Arabie Saoudite n'arrêtera pas ses opérations tant que ses alliés occidentaux — dont Washington et Londres qui lui fournissent des armes — n'exerceront pas les pressions adéquates. C'est ce qu'a d'ailleurs fait Washington qui a décidé de ne plus soutenir la campagne saoudienne au Yémen, surtout qu'elle commence à piétiner et que la situation humanitaire y est dramatique. La solution militaire envisagée par l'Arabie Saoudite semble effectivement lointaine. Si ce n'est la reconquête de quelques territoires dans le Sud, la coalition n'enregistre pas d'avancées significatives. La reprise du Sud a pu se faire parce que la coalition s'est alliée avec des combattants sudistes, dont une partie réclame l'indépendance de la région. Cette conjonction des forces est loin de se faire ailleurs. D'autant que les combattants du Sud renâclent à aller combattre les Houthis dans le Nord.