L'unité d'extrusion d'aluminium Alexo est toujours dans l'impossibilité de démarrer ses activités à Amizour. L'opposition de l'APC, pour une raison de non conformité avec le POS, pèse lourdement sur son devenir qui semble, à mesure que passe le temps, être compromis. Outre la détermination de l'opposition, le projet est pressé par les délais d'un contrat d'équipement espagnol qui court quelque six mois avec des échéances préétablies pour des essais techniques et de performance non encore effectués. Des essais impossibles à faire tant que l'APC, soutenue par une partie du mouvement associatif, s'oppose au raccordement de l'usine à la conduite de gaz de ville. Les Espagnols s'impatientent autant que semblent être inquiets les intervenants dans le projet, à l'image de la banque qui a débloqué un prêt permettant l'importation des équipements espagnols. L'écheveau est tel que cette banque prêteuse a dû dépêcher dernièrement ses représentants au siège de l'APC d'Amizour pour s'informer des chances de survie du projet dans ce conflit. La démarche trahit un sentiment d'inquiétude des banquiers quant au respect des échéances de remboursement du quart de la somme débloquée jusqu'à maintenant. Pour certains observateurs, cette inquiétude n'a pas raison d'exister si le prêt a été accordé avec hypothèque. Pourtant, selon M. Bouzidi, le chef du projet, le problème d'acte de propriété ne se pose pas. " La transcription de l'acte de propriété du terrain de la Somacob au profit d'Alexo a été faite ", nous dit-il. Ceci dit, l'heure est à la tentative de " conciliation " que notre interlocuteur lance en direction des élus. Cela paraît comme une dernière carte à jouer après les deux dernières manifestations qui ont dangereusement opposé dans la rue défenseurs et opposants d'Alexo. Pour les initiateurs de la première action des représentants du mouvement associatif, avec à leur tête la nouvelle association Action, qui semblent avoir perdu le contrôle de la manifestation à la lumière de la " mise au point " qu'ils sont venus réclamer pour souligner que le "sit-in a été programmé autour d'une situation générale sur le plan socioéconomique et non exclusivement pour Alexo ". " En clair, les autorités locales sont interpellées pour lever les contraintes qui pèsent sur les opérateurs économiques existant qui attendent le démarrage de leur activité contribuant à faire reculer le chômage et à renflouer les caisses de la municipalité (…) ", est-il écrit, entre autres revendications, dans un document qui a sanctionné une rencontre du " mouvement associatif et opérateurs économiques ". 13 projets d'investissement sont bloqués au niveau de la zone industrielle d'Amizour. Selon le P/APC, le blocage est né dans le sillage du gel des activités de toutes les agences foncières de la wilaya pour cause d'absence de l'agence foncière de wilaya dont la création a eu lieu en mai dernier au forceps au niveau de l'APW. Quitte ou double L'appel à la conciliation intervient alors que la rumeur a couru sur la délocalisation de l'unité Alexo. Plus qu'une rumeur, la décision risque d'être prise bien que l'option est infirmée, pour le moment, par le PDG de l'unité, M. Aberkane, qui dément ainsi ces affirmations rapportées dans les colonnes de La Dépêche de Kabylie. Contacté au téléphone, M. Aberkane s'est montré désespéré de la situation de blocage qui perdure. Pour son chef de projet, la délocalisation reste en tout cas " une éventualité pendante ". Ni démenti ni confirmation, la direction d'Alexo prône la discrétion tout en restant optimiste. Cela étant, ce sont des indiscrétions qui se chargent d'appuyer l'imminence de cette délocalisation en rapportant qu'au niveau de l'unité " du matériel est en train d'être empilé ". La commune d'El Kseur pourrait être la nouvelle " terre d'accueil " d'Alexo dont le partenariat avec la Somacob peut trouver prolongement dans l'unité qui y existe. Seulement voilà, deux éléments fragilisent un peu cette hypothèse : les unités Somacob seraient appelées à disparaître le 31/12/2006 et certaines sont d'ailleurs déjà mises aux enchères dont l'unité d'El Kseur où l'ouverture des soumissions est prévue pour la mi-novembre. D'autres destinations demeurent cependant sur les tablettes de la direction d'Alexo. Fruit d'un partenariat entre les entreprises privées Sogemetal et Metalex (70%) et la Somacob, approuvé par le CPE, Alexo est destiné pour la réalisation d'une unité d'extrusion de profilé aluminium avec une capacité installée de 7000 t/an, un chiffre d'affaires prévisionnel de 1,5 milliard DA/an, 120 emplois et un investissement total de 12 millions de dollars. Ce sont là les arguments économiques qu'avancent ses responsables qui risquent de ne pas voir l'administration procéder à la révision du POS qui a programmé les 8000 m2 de l'unité à l'habitat collectif. Entre partir ailleurs, disparaître ou persister dans le bras de fer, le choix à prendre urge pour la direction qui a déjà résilié une dizaine de contrats de travail et mis en congé la grande majorité des 40 travailleurs de l'entreprise.