L'affaire opposant l'APC d'Amizour aux responsables de l'entreprise Alexo a connu mardi dernier un nouvel épisode qui a fait réagir vivement les onze élus siégeant à la municipalité. A l'issue d'une réunion extraordinaire de l'Assemblée tenue, dans l'après-midi, ils menacent tout bonnement de remettre leur mandat et de quitter définitivement l'institution. « L'élu est censé représenter à la fois la population et l'Etat, or nous avons le regret de constater que pour le cas d'Amizour tout se passe comme si l'on ne nous reconnaît plus la prérogative institutionnelle d'agir et de prendre des décisions pour la gestion de la commune. Nous préférons donc envisager de démissionner plutôt que de continuer à servir d'alibi », nous disait hier le président de l'APC, Meziane Belkacem. Dans la matinée de la même journée, les éléments de Sonelgaz avaient, en effet, tenté une énième fois de brancher l'unité d'extrusion d'aluminium, Alexo, à la conduite de gaz. Une opération que l'investisseur et la société nationale jugent en droit d'effectuer, alors que les élus considèrent toujours que l'on a pas à alimenter une « construction illicite » dans la mesure où celle-ci ne détient toujours pas de permis de construire. Il y a quelques mois, l'APC a dû même mobiliser ses engins pour rompre un bout de canalisation réalisé sur place, avant de se voir signifier par la justice de « remettre les lieux en l'état ». Une décision sur laquelle semble s'appuyer l'investisseur pour revenir à la charge et tenter par quatre fois au moins de réaliser le branchement. Celle de mardi dernier a été la bonne, à en croire les déclarations faites à un confrère par le patron d'Alexo, M. Aberkane. Le premier magistrat de la commune est sans couverture politique depuis le mois de décembre 2006, date de son exclusion des rangs du RCD, dans le sillage de la même affaire, comme l'ont été d'ailleurs ses trois colistiers. Sa position vis-à-vis de l'implantation de l'investissement est celle également de la composante intégrale de l'Assemblée. Celle-ci est constituée par ailleurs de deux représentants du FFS, deux du FLN, deux du MEN ainsi que d'un élu indépendant. Le PV de la réunion de mardi dernier note que les membres de l'Assemblée ont ainsi retenu, entre autres actions, un appel à la grève générale à Amizour, ainsi seront aussi programmées des rencontres de sensibilisation en direction des citoyens de la localité. La menace de démission collective, que ses auteurs décrivent comme sérieuse, reste subordonnée aux dispositions que prendront ou non les autorités sur le sujet. Une rencontre a regroupé hier les élus avec le P/APW, alors qu'une autre entrevue avec le wali était programmée pour la fin de journée.