En Espagne, Yennayer 2967, correspondant à l´année 2017, a pris tout son sens. Les Amazighs de Valence et leurs invités ont accueilli le Nouvel An berbère dans la gaieté et la convivialité. Le passage à la nouvelle année se veut une journée qui augure, suivant la culture ancestrale des Amazighs, le labeur et la prospérité. Yennayer est le premier jour de l'an du calendrier agraire utilisé depuis l'Antiquité par le peuple Amazigh à travers l'Afrique du Nord. A cette occasion, les Kabyles établis à Valence, à l´initiative des membres de l´association Tafath, notamment Abderrahmane Mammeri, Amar Lasmi et Massinissa Abrous, n´ont pas manqué ce rendez-vous annuel incontournable, qui reste plus qu'une célébration traditionnelle. Sur fond de musique, ils ont notamment savouré un délicieux couscous préparé à la maison, que les organisateurs ont tenu à inscrire au menu du jour, vu la symbolique de ce plat traditionnel. «Nous sommes vraiment contents. C'est un jour spécial qui représente un pan de l'identité et de notre patrimoine et qu'il faudra surtout préserver», nous a expliqué Hamidou, un Algérien qui vit à Valence depuis plus d´une trentaine d´années. Les enfants, eux, ont su bien profiter de cet événement. Une aire de jeu leur a été spécialement réservée. En profitant de cette bonne ambiance, ils ont peint leur visage avec des symboles berbères et ont participé a un concours de dessin sur Yennayer. Après plusieurs heures de musique et de danse, les Berbères de Valence et leurs invités ont assisté à la projection du film documentaire sur Massinissa, de Mokrane Aït Saâda. Un film qui retrace la vie de ce personnage historique, en l'occurrence le roi de la Numidie unifiée. Le réalisateur a utilisé dans son travail, les témoignages des historiens, tels que Abderrahmane Khalifa et Saïd Dahmani, pour jeter la lumière sur les principaux pans et les périodes de la vie qui ont caractérisé le règne du roi Massinissa, né vers 238 av. J.-C. dans la tribu des Massyles (Mis Ilès), il meurt début janvier 148 av. J.-C., à l'âge de 90 ans. L´événement, organisé dans une localité de Valence, en l´occurrence Aldaia, a vu la participation de musiciens kabyles établis à Valence, comme Mahfoud, Djamel, Amar, Rabah et sa fille Sarah et du chanteur italien Andréa Pari dit Marnain, un grand ami du chanteur kabyle Zayen, en interprétant dans un italien mêlé de kabyle une chanson intitulée Azul Fellawen. La fête terminée, les convives se sont quittés en espérant qu'un prochain rendez-vous aussi chaleureux puisse contribuer à leur permettre de retrouver cette ambiance festive.