Privés de moyens de chauffage dans les salles de classe, des élèves scolarisés dans plusieurs établissements de la wilaya de Bouira étudient dans des conditions extrêmement difficiles. La vague de froid qui sévit dans la région depuis quelques jours a aggravé la situation des potaches. Ces derniers grelottent de froid. Dans les localités rurales non raccordées au réseau de distribution de gaz naturel, des parents d'élèves ont carrément décidé de garder leurs enfants chez eux. «Nos enfants souffrent du froid. Les appareils de chauffage fonctionnant avec du gasoil sont dégradés», ont témoigné des parents d'élèves d'une école primaire située dans la commune de Dechmia, au sud de Bouira. A Saharidj (60 km au nord-est de Bouira), les élèves d'une école primaire et d'un établissement du cycle moyen ont été renvoyés la semaine dernière pour cause de défaillance survenue dans le chauffage central. Le non-raccordement des établissements scolaires au réseau du gaz naturel a pénalisé les collégiens. D'autres dysfonctionnements, et pas des moindres, ont été également signalés dans plusieurs localités du sud et de l'ouest de la wilaya. A Sour El Ghozlane, les élèves du lycée El Ghazali sont en grève depuis plusieurs jours pour protester contre l'absence de chauffage dans les salles de cours. Une enveloppe de 1,6 milliard de centimes a été dégagée par la direction de l'éducation pour la réfection de tout le système de chauffage central de ce lycée. Les travaux ne sont pas encore entamés. A Guerrouma, tout comme à Z'barbar et Malla, localités situées en haute montagne, les élèves vivent le calvaire en cette période marquée par les neiges et le froid. «Les appareils de chauffage n'ont jamais fonctionné depuis plus d'un mois en raison de l'absence de gasoil», ont déploré des parents d'élèves habitant la localité de Aïn El Beïda, dans la commune de Guerrouma. Les écoles implantées dans les deux communes en question sont fermées depuis la semaine dernière. Les parents ont décidé de ne pas autoriser leurs enfants à aller étudier dans des conditions intenables pour ne pas dire dramatiques. Gérée par les collectivités locales, la dotation des écoles primaires en matière de gasoil pour faire fonctionner les appareils de chauffage constitue une charge supplémentaire, ont fait savoir des élus locaux, qui ont déploré les restrictions budgétaires dans le cadre des mesures d'austérité.