Les 76 bénéficiaires des logements sociaux réalisés dans la commune de Yakouren ne décolèrent pas. Et pour cause, ils attendent leur distribution depuis le 4 juillet dernier, date de l'affichage de la liste nominative. « Interpellés à maintes reprises, les responsables de la commission d'attribution nous avancent de fausses promesses. On nous a dit que chaque bénéficiaire aura la décision d'affectation et la clé de son appartement avant le début du mois du Ramadhan Ramadhan passé. Mais aucune action n'a été entreprise dans ce sens. Las d'attendre, certains menacent de squatter les logements », déclare D.K. bénéficiaire. Interrogés sur les causes de ce retard, M. Mohand, élu de l'Apc, dira que les logements en question ne seront distribués qu'après le réexamen des recours nominatifs adressés au wali, en tant que président de la commission des recours. « En les réétudiant, il a, en présence du président de la commission des logements de la daïra, un représentant de l'Opgi et le chef de la commission des enquêtes de la commune, établi une liste additive comprenant 14 bénéficiaires. Mais celle-ci n'est toujours pas affichée », ajoute t-il. C'est ce qui a exacerbé le plus l'irritation des bénéficiaires. Par ailleurs et en jugeant inéquitable l'attribution des 14 logements supplémentaires, la colère est montée d'un cran au sein des postulants qui se sentent dans le besoin et dont la situation n'a pas été prise en considération par la commission sociale. « Sur quels critères se sont-ils basés pour attribuer ces logements », se demande Messaoud Fatima, postulante qui a pu avoir les noms des bénéficiaires avant que leur liste ne soit affichée. Mère de 12 enfants vivant dans une maison précaire et qui risque de s'effondrer à tout moment, elle se dit avoir été « lésée dans ses droits et que ladite liste a été établie sur des bases de favoritisme. Pourtant, après l'affichage de la première liste, j'ai adressé un recours détaillé au wali, Mais, il a fini par trouver place dans la corbeille, semble-t-il. » « L'erreur incombe au responsable de la commission des enquêtes qui n'a pas signalé notre cas lors de la réunion avec le chef de daïra, quand la liste des nouveaux bénéficiaires a été établie sur laquelle figurent ceux qui sont beaucoup mieux logés que nous », dira son fils. Interrogé à cet effet, M. Oukaci, élu de l'Apc, répondra qu' « outre les conditions d'habitat défavorables, le postulant ne doit aucunement être héritier ni propriétaire d'un bien foncier pour bénéficier d'un logement social ». Cependant, comment explique-t-on le cas des postulants qui remplissent ces conditions et qui n'ont pas bénéficié d'un appartement ? C'est la question à laquelle le responsable du service social de l'Apc, B. Makhlouf ne voulait pas répondre en se contentant de dire : « Nous sommes incompétents et non habilités à vous fournir des renseignement. Vous n'avez qu'à voir avec le chef de daïra. »