Depuis une semaine, les habitants de Haï El Fejr, cité populeuse située à El Alia dans la partie nord-est de la ville de Biskra, se plaignent de l'eau saumâtre, noirâtre et nauséabonde, qui coule de leurs robinets. Croyant, au début, que cette anomalie était juste passagère, il s'avère que leur quartier est victime d'une importante cross-connexion ; induction d'eaux usées dans le réseau d'alimentation en eau potable. Ils demandent une intervention rapide des agents de l'APC et de l'ADE, afin de déterminer urgemment l'emplacement où les eaux d'égout s'infiltrent dans les canalisations de l'AEP et d'y remédier, car «cette situation inquiétante peut avoir de graves conséquences sur la santé de nos familles et plusieurs habitants sont déjà malades, alités, en proie à des maux dont l'origine est cette cross-connexion.», suppute l'un d'entre eux. Pour le moment, les habitants de Haï El Fejr, dont les logements sont envahis par une odeur insupportable, évitent d'utiliser l'eau du robinet. Ils ont recours aux colporteurs d'eau, qui sillonnent du matin au soir le quartier avec leurs camions-citernes. C'est la valse des jerricans, bidons et autres contenants que l'on confie généralement aux enfants, a-t-on constaté. Jeudi dernier, des pères de famille de Haï El Fejr ont lancé un cri de détresse à travers les ondes de la radio des Zibans. Ils espèrent juste avoir été entendus avant que la colère et le dépit ne les poussent à user de méthodes autrement plus violentes pour leur droit à une eau contrôlée, saine et limpide, souligne-t-on.