Au moment où l'on craint la persistance du spectre de la sécheresse dans le nord, le Sud-ouest connaît une situation paradoxalement inverse. Les intempéries qui se sont abattues par intermittence, les deux derniers mois, ont provoqué, fait exceptionnel et rarissime, une forte transhumance de troupeaux ovins et caprins vers le sud-ouest. Ce sont des centaines d'éleveurs venus des régions des Hauts Plateaux pour s'installer dans les zones relativement humides, avec des cargaisons de moutons chargées à bord de camions. Le vétérinaire Traoré, de la direction des Services Agricoles estime pour le moment à 202 000 têtes d'ovins et à 18 000 têtes de caprins qui sont actuellement disséminées à travers 4 principales régions : Les tronçons Hammaguir (Abadla), Zéghamra (Béni Abbès), Oum chégag (ksours du Nord), la zone de Taghit vers Igli et la vallée de la Zouzfana. Selon le vétérinaire, le nombre d'éleveurs qui arrivent des régions des Hauts Plateaux augmente chaque jour et il est difficile d'arrêter un chiffre précis. Têtes femelles majoritaires La persistance de la sécheresse qui sévit dans ces régions traditionnellement fertiles est à l'origine de la transhumance vers le Sud-ouest, ce qui a engendré une situation d'augmentation vertigineuse sur les prix des aliments de bétail, insupportables pour ces éleveurs, a-t-il indiqué. Il a, par ailleurs, relevé à travers ses visites d'inspection sur les lieux de pâturage que le cheptel venu des Hauts Plateaux est constitué majoritairement de têtes femelles. Mais, avertit-il, cette transhumance est encore précoce en cette saison automnale et que, dans le cas où les précipitations s'arrêtent à ce volume de pluviométrie enregistré jusqu'ici, ces éleveurs pourraient être contraints à fuir la région du Sud-ouest vers d'autres horizons. Pour l'heure, les zones de pâturage sont parsemées de pousses encore jeunes mais renforcées par des plantes pérennes –éremth, degâa, armoise blanche (chih), gars, etc., dont la valeur nutritive est reconnue. Toujours selon le vétérinaire, deux foyers seulement de tangue bleue, cette maladie virale transmise par des piqûres de moustiques, ont été décelées et maîtrisés. Ils ont touché 2 têtes à Oum chgag et 11 autres à Hammaguir, sans conséquences pour le reste des troupeaux.