L'année 2006 n'a pas grand-chose à envier à la précédente : elle a été particulièrement chaude. Le bilan établi par l'Office mondial de météorologie fait état d'une année chaude et ravagée à de nombreuses reprises et à différents endroits du globe par des inondations et des cyclones. « La température moyenne à la surface du globe a accusé une hausse voisine de 0,7°C depuis le début du XXe siècle, mais cette progression n'a pas été continue. Depuis 1976, la hausse s'est nettement accélérée, atteignant 0,18°C par décennie », peut-on lire dans le rapport de l'OMM. En fait, selon les membres de l'organisation, 2006 est placée en 6e position des années les plus chaudes depuis le début des relevés. Ainsi pour l'hémisphère nord, il a été constaté une anomalie moyenne de 0,53° C et dans l'hémisphère sud, 0,27° C par rapport à la normale calculée pour 1961-1990. Tandis que l'hiver a été particulièrement rude dans les régions d'Asie, en fédérations de Russie, et à certains endroits d'Europe orientale, la saison hivernale a été douce au Canada et aux Etats-Unis d'Amérique. Le rapport relève également que des pics de chaleur ont été enregistrés en Australie orientale où de nombreux records ont été battus. « L'automne 2006 (septembre - novembre) a été d'une douceur exceptionnelle dans une grande partie de l'Europe, l'écart des températures moyennes par rapport à la normale étant supérieur à 3°C dans les régions situées entre le sud de la Norvège et le versant nord des Alpes. Bon nombre de pays n'avaient pas connu d'automne aussi chaud depuis le début des relevés officiels (1659 dans le centre de l'Angleterre, 1706 aux Pays-Bas et 1768 au Danemark) », précise l'OMM. Environ 11 millions de personnes ont été touchés par des pénuries alimentaires et la Somalie a connu l'une des pires sécheresses enregistrées lors de ces 10 dernières années. Mais elle n'est pas la seule, toute la région de la Corne de l'Afrique, notamment le Burundi, Djibouti, l'Erythrée, l'Ethiopie, le Kenya, la République unie de Tanzanie, a souffert de la sécheresse. Sécheresse et inondations Dans certaines régions d'Australie comme dans le sud-ouest, la sécheresse sévit depuis une 30 d'années. Aux Etats-Unis, la chaleur anormale a été à l'origine de nombreux incendies ravageant plus de 3,8 millions d'hectares jusqu'au début du mois de décembre. Le Brésil a noté un déficit de 11% pour sa récolte de soja et la Chine a enregistré de graves pertes économiques. L'OMM relève également que la région du Maghreb a connu de fortes inondations qui ont fait de nombreuses victimes, endommageant les infrastructures. Après une forte période de sécheresse, la Corne de l'Afrique a dû conjuguer avec de grandes inondations provoquées par des pluies incessantes et dévastatrices. Parce que la région avait enregistré une longue période de sécheresse, le sol n'a pas pu absorber toute cette eau. Il apparaît qu'il s'agit des pires inondations connues dans la régions lors des 50 dernières années. « Des pluies abondantes et persistantes se sont déversées sur la Nouvelle-Angleterre (Etats-Unis d'Amérique) entre le 10 et le 15 mai, entraînant des inondations historiques décrites comme étant les pires que cette région ait connues depuis 70 ans », note le rapport. En Europe orientale, les précipitations ajoutées à la force des neiges ont provoqué en avril dernier des inondations le long du Danube qui ont atteint sa cote la plus élevée depuis plus d'un siècle. « En 2006, 22 cyclones tropicaux (contre une moyenne de 27) ont pris naissance dans le nord-ouest du Pacifique, 14 d'entre eux se classant dans la catégorie des typhons. Les typhons Chanchu, Prapiroon, Kaemi, Saomai, Xangsane et Cimaron et la tempête tropicale Bilis ont semé la mort et la dévastation dans la région », reprend le rapport. Les cyclones qui ont atteint les côtes chinoises ont provoqué la mort de 1000 personnes et entraîner des pertes d'environ 10 milliards de dollars. En tout, on dénombre 9 tempêtes tropicales, dont 5 ont atteint la force d'un ouragan et deux celle d'un ouragan majeur. Douze cyclones ont pris naissance dans le bassin australien. Le trou dans la couche d'ozone a atteint son maximum durant l'année 2006. Cela est expliqué par le fait de la présence persistante de substances nocives conjuguée à un hiver stratosphérique particulièrement froid. Le trou dans la couche d'ozone avait atteint 29,5 millions de km2 dépassant le record obtenu en septembre 2000 et qui est de 29,4 millions de km2. « Le recul rapide des glaces de mer dans l'Arctique s'est poursuivi en 2006. L'étendue moyenne des glaces de mer pour l'ensemble du mois de septembre était de 5,9 millions de km2, dépassant d'à peine 340 000 km2 le chiffre de 2005, l'année du déficit record. Le recul des glaces de mer en septembre avoisine aujourd'hui 8,59% par décennie, soit une déperdition annuelle de 60 421 km2, l'année 2006 étant prise en compte », conclut le rapport.