Pour sa première session criminelle ordinaire pour l'année judiciaire 2016/2017, quarante neuf affaires, dont sept demandes de conversion de peine en travaux d'utilité générale, sont inscrites au rôle du tribunal criminel près la cour de Ghardaïa, qui doit siéger du 19 février au 19 mars 2017. Pas moins de cent sept (107) accusés, présumés criminels et délinquants, sont impliqués dans les 80 affaires à juger. Parmi eux, deux (2) femmes qui se présenteront au box des accusés dans une affaire de complicité active de confection de faux documents officiels et d'usage de faux documents administratifs touchant à une grave affaire de dilapidation de foncier et un Subsaharien accusé de falsification et d'usage de faux documents administratifs ainsi que d'entrée et séjour illégal sur le territoire national. Les autres affaires inscrites au rôle de cette session sont essentiellement relatives aux délits de meurtre avec préméditation, de viol et de viol sur mineur avec violence, d'attentat à la pudeur, de vol qualifié avec violence, d'homicide volontaire avec préméditation et guet-apens. D'autres affaires liées aux délits d'association de malfaiteurs, d'incendie volontaire suivi de vol, de faux et usage de faux de documents administratifs, de confection et usage de cachets humides officiels d'administrations publiques, de confection et usage de faux documents officiels, ainsi que de violence et agression ayant engendré un handicap permanent font aussi, malheureusement, partie du lot des crimes et délits inscrits au rôle de cette session. Encore une fois, et malheureusement, il y a lieu de noter que la diversité des délits et le nombre sans cesse crescendo des affaires enrôlées renseignent, on ne peut mieux, de l'inquiétante et gravissime ascension de la criminalité, sous toutes ses formes, qui a tendance à se propager sournoisement à toutes les couches de la société et ce, malgré tous les efforts déployés par les services compétents en la matière. Une étude exhaustive et approfondie des causes inhérentes à cette fulgurante propagation de la criminalité par des structures spécialisées et habilitées en la matière est plus que primordiale et ce, afin de prendre les mesures idoines, rationnelles et, surtout, draconiennes à l'effet d'inverser la tendance. Nonobstant le fait que Ghardaïa soit devenue le lieu de transit obligé de tous les trafics, en ce que cela suppose comme immigration clandestine, contrebande de papiers, de drogue, de cigarettes et même d'armes, il n'en demeure pas moins que le phénomène de la criminalité au sud du pays a pris ces dix dernières années des proportions telles que tous les voyants sont au rouge. La paupérisation de la population et son corollaire, la baisse vertigineuse du pouvoir d'achat conjuguée à un taux de chômage des plus élevés du pays, n'est certainement pas étrangère à cette gangrène criminelle. La situation socio économique de larges pans de la population de ces régions se dégrade chaque jour un peu plus, sans qu'aucune perspective d'amélioration ne pointe concrètement à l'horizon. Les ingrédients étant réunis et les voyants tant au rouge, les pouvoirs publics sont plus que jamais interpellés avant l'imminente explosion sociale. La sonnette d'alarme est tirée.