La Chine est le premier bénéficiaire de l'emballement des importations dont la facture globale a presque triplé en dix ans. Produits électroménagers, textiles, véhicules, équipements industriels, etc. L'Algérie, dont l'économie demeure peu diversifiée, importe à tout-va, notamment de la Chine, première puissance asiatique et deuxième économie mondiale. Pour la quatrième année consécutive, le géant asiatique a terminé l'année 2016 comme premier fournisseur mondial de l'Algérie, une position conquise au détriment du fournisseur historique du pays, à savoir la France. En 2016, les exportations chinoises vers l'Algérie représentaient un volume commercial de 8,39 milliards de dollars, selon un document du Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (CNIS) dont El Watan détient une copie. Ce chiffre représente une part de 17,97% des 46,72 milliards de dollars que représentent les importations totales de l'Algérie durant l'année précédente. Déchue de son piédestal depuis 2013, la France a occupé la seconde place des pays exportateurs vers l'Algérie avec 4,74 milliards de dollars (10,15% des importations globales), suivie par l'Italie (4,64 milliards de dollars, 9,93%), l'Espagne (3,59 milliards de dollars) et l'Allemagne (3 milliards de dollars), selon les chiffres provisoires des Douanes. Ces dernières années, Pékin a maintenu le même rythme d'exportation à destination de l'Algérie, alimentée par une importante demande interne. En 2015, les achats de l'Algérie en provenance de ce pays asiatique se chiffraient à près de 8,22 milliards de dollars, contre un montant de 8 milliards de dollars en 2014. L'Algérie, qui avait décidé de traiter avec la Chine en yuan, importe principalement des biens d'équipements industriels et des biens de grande consommation, mais aussi de plus en plus de produits de haute technologie. Dans le détail, les téléphones pour réseaux cellulaires figurent en tête des principaux produits importés en 2016 avec une valeur de 294,03 millions de dollars (3,5% de l'ensemble des exportations chinoises), suivie par les récepteurs de télévision en couleur (278,56 millions), les tubes et les tuyaux de cuvelage des types utilisés pour l'extraction du pétrole ou du gaz (194,68 millions), des dispositifs photosensibles à semi-conducteur, y compris des cellules photovoltaïques (180,66 millions), des appareils pour la réception, la conversion et la transmission ou la régénération de la voix, d'images ou d'autres données (174,60 millions), des machines automatiques de traitement de l'information numérique (173,92 millions), et les véhicules automobiles pour le transport de marchandises (140,21 millions). En outre, l'Algérie a importé des tubes et des tuyaux destiné aux oléoducs (123,53 millions), des tubes et tuyaux de forage et de sondage (110,73 millions), des pneumatiques neufs en caoutchouc (104,04 millions), des tissus (96,76 millions), des collections dite CKD destinées aux industries de montage de véhicules automobiles (95,87 millions), des bois contreplaqués (55,13 millions dollars), du triple concentré de tomate (48,72 millions), des véhicules automobiles pour le transport de deux personnes ou plus (41,63 millions), des chaussures (39,34 millions), des carreaux et dalles de pavement (36,61 millions de dollars), des voitures de tourisme (35,13 millions), des meubles en bois, (35,25 millions), de la vaisselle et autres articles de ménage (24,17 millions), du thé vert non fermenté (21,98 millions), des vis et des boulons (19,43 millions), des machines à laver (17,74 millions). Globalement, il apparaît que la Chine est le premier bénéficiaire de la hausse des importations dont la facture globale a presque triplé en dix ans. Mais ce pays est le partenaire avec lequel l'Algérie enregistre un déficit commercial chronique. Les exportations algériennes, constituées essentiellement d'hydrocarbures, demeurent dérisoires. D'ailleurs, la Chine ne figure même pas dans la liste des principaux clients de l'Algérie au courant de l'année 2016, dominé par l'Italie avec 4,779 milliards de dollars et une part de marché de 16,55% des exportations du pays. C'est dire que la relation commerciale entre les deux partenaires est des plus d'équilibrées. Hocine Lamriben